Après de longues démarches des citoyens d’Adila (village agricole situé sur la RN 68, à six kilomètres de Tizi-Gheniff en allant vers les Issers), le bureau postal a été rénové puis rouvert à ses usagers, mais le revoilà refermé après que son préposé eut été suspendu par sa tutelle, suite à un problème interne. Depuis presque une année, il ne fonctionne plus. Pour récupérer une lettre ou encore un mandat, les citoyens de ce village et des hameaux environnants doivent se rendre jusqu’au chef-lieu communal. « S’il y a un problème, il faut que les responsables d’Algérie-poste affectent un autre employé. Ce bureau nous rend beaucoup de services. Ce n’est pas logique de le laisser fermé sans trouver une solution de rechange », nous dira un habitant de la cité qui poursuit: « Pourtant, combien de fois avons-nous entendu les responsables de la direction annoncer la mise en service d’autres postes qui, jusque là étaient fermés pour d’autres raisons et spécialement sécuritaires. Ici à Adila, ce problème ne s’est jamais posé. Au moment où l’on s’attendait à d’autres prestations telles que la généralisation des distributeurs automatiques de billets par exemple, on se retrouve privé de l’essentiel, c’est-à-dire de courrier et de mandats ». Dans le même sillage, il est à rappeler que les travaux de restauration de l’agence postale de Tizi-Gheniff ne sont pas encore lancés. « A la fin du mois de juin, on nous a donné un ultimatum pour déménager vers l’ancien bureau postal. On avait même transporté le matériel et autres documents, un vendredi, jour de repos hebdomadaire. Mais, on ne voit aucune entreprise arriver sur les lieux », nous confiera, sous le couvert de l’anonymat, une source proche de ladite agence. Effectivement, depuis que ce service est transféré à l’ancien bureau, aussi bien les fonctionnaires que les usagers souffrent de promiscuité. » Ce n’est pas un endroit qui pourra accueillir tant de personnes, notamment, au versement des diverses retraites et des salaires des fonctionnaires. C’est une salle d’attente d’environ seize mètres carrés. En plus du manque d’espace, on souffre de la chaleur. C’est suffocant », interviendra un enseignant qui faisait la chaîne. Cet interlocuteur notera que même le distributeur de billets, qui ne fonctionne que rarement, manque souvent de liquidités. Devant tant de tracas, les usagers de ces services à Tizi-Gheniff parcourent des kilomètres en se rendant, soit à Draâ El-Mizan soit aux Issers (à plus d’une trentaine de kilomètres) pour retirer leur dû. D’autres se déplacent vers les villages de la région où les bureaux postaux ne sont pas trop fréquentés. « Dernièrement, je suis parti à Taka, un village de la commune de M’Kira et j’ai retiré mon argent en un laps de temps même si j’ai fait plus de quinze kilomètres. C’est mieux que de souffrir pendant des heures dans cette boîte à sardines », suffira de nous répondre un retraité venu d’Ameddah.
Amar Ouramdane
