l L’essai politique de Flora Tristan, “L’union ouvrière”, publié en 1843, garde encore de nos jours toute sa fraîcheur et sa jeunesse. Flora Tristan (1803-1844), en femme engagée, par cette œuvre que l’on peut considérer comme un tract politique, veut surtout soulever l’indignation face aux souffrances vécues par le monde du travail. L’industrialisation de la société au XIXe siècle, au lieu d’améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers, les a endurcis au point qu’elle se confondent avec l’esclavage. Face à cette politique d’exploitation de l’homme, l’auteur propose un certain nombre de réformes en vue d’aboutir à une véritable justice sociale. Le chapitre trois de l’ouvrage consacré à la femme que l’auteur considère comme le prolétaire des prolétaires, est l’un des textes majeurs du féminisme. Flora Tristan qui a écrit son essai en s’inspirant de son expérience et des observations qu’elle a glané lors de ses voyages en Angleterre et au Pérou, dresse un sombre bilan de la société de son temps. Aussi, confiante en un avenir plus égalitaire, elle appelle les ouvriers de tous les pays à s’unir pour imposer les réformes nécessaires devant déboucher sur l’amélioration de leurs conditions de vie.
Boualem B.