Une nouvelle carte sanitaire dès l’année prochaine

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« La nouvelle carte sanitaire sera mise en œuvre à partir du début de l’année prochaine », a annoncé Dr Gaceb Mostafa, directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tizi-Ouzou, lors d’un Conseil de wilaya qui s’est tenu, jeudi dernier, en présence du secrétaire général de la wilaya, M. Bouchama, du vice-président de l’APW, M. Klaleche, ainsi que des directeurs des EHS, EPH, EPSP et du CHU Nedir Mohamed. 

Le premier responsable souligne que cette carte sanitaire va rentrer dans la nouvelle stratégie du ministre de la Santé et des reformes hospitalières portant la révision imminente de la loi cadre de santé impliquant cette nouvelle carte introduisant la conception de la « circonscription sanitaire ». Pour cela, « pas moins de 10 circonscriptions, dont la répartition s’est faite selon la géo-sanitaire et la consistance de ces circonscriptions, seront mises en place à partir du janvier prochain », a-t-il affirmé. L’orateur précise que seuls deux hôpitaux seront indépendants de cette nouvelle répartition. Il s’agit, en effet, de l’EHS de Oued Aissi, spécialisé en psychiatrie, qui à une vocation régionale, et l’EHS cardio-pédiatrique de Draâ Ben Khedda qui, lui, a une vocation nationale. Dr Gaceb donne un petit aperçu sur ces modifications concernant la révision de la carte sanitaire avec la circonscription sanitaire du chef-lieu de Tizi-Ouzou à laquelle sont rattachées pas moins de quatre daïras avec 10 polycliniques, 49 salles de soins en plus de l’hôpital spécialisé en gynécologie obstétrique de S’Bihi Tassadit d’une capacité d’accueil de 82 lits. Pour les circonscriptions restantes, on trouvera celle de Boghni, Azazga, Azeffoun, Draa El Mizan, Larbaâ Nath Irathen, Ouacifs, Ouaguenoun, Tigzirt et Ain El Hammam. « Toutes ces reformes visent à l’amélioration des prestations et services aux malades », a-t-il réitéré. Sur un autre volet qui est relatif à l’investissement, le premier responsable de la santé de la wilaya de Tizi-Ouzou avance 52 opérations inscrites à l’indicatif de la direction en question. Questionné sur le sujet du centre anti-cancer qui est à 40% de taux de consommation, il dira : « Le projet connaît beaucoup de problèmes. Le wali de Tizi-Ouzou est à féliciter, car il a enlevé toutes les contraintes et le chantier a redémarré à nouveau ». Concernant les dates d’achèvement du projet, Dr Gaceb a indiqué : « L’achèvement du service de la radiothérapie sera pour la fin février 2015, et le reste pour le 5 juillet ». Par ailleurs, le DSP a souligné également lors de la dernière session de l’APW: « Nous, avec les concernés, étions d’accord de garder la somme de 150 milliards à la DSP, car nous connaissons les besoins et nous essayons de répondre à tous les besoins ». Un autre projet qui tient aussi à cœur, il s’agit de celui portant la réalisation du nouveau CHU de 500 lits à Oued Fali. Là le DSP affirme que « les contraintes liées au terrain ont été réglées, l’entreprise est installée et la signature de l’ODS est pour bientôt ». En outre, sur la même assiette, le même responsable dira que le complexe mère-enfant sera intégré au niveau de ce CHU de 500 lits. D’autres projets d’envergures ont été soulevés par le DSP, entres autres, l’hôpital de 60 lits des Ouadhias dont les travaux sont en cours de réalisation, celui de Maâtkas dont le cahier de charge finalisé et l’ouverture des plis prévue pour le 19 octobre prochain, celui de Béni Douala dont le marché est en cours d’élaboration.

Beaucoup de lacunes soulevées…

Plusieurs lacunes ont été soulevées par les chefs de daïras, à l’exemple de la polyclinique d’Ain El Hammam qui est achevée mais qui demeure non opérationnelle à ce jour, suite aux problèmes d’électricité d’eau potable et celui des eaux usées, selon notre interlocuteur. Mais ce dernier dira que « des demandes ont été formulées aux concernés pour leur prise en charge ». De son côté M. Ben Hamou, élu à l’APW, a annoncé que le choix du terrain est déjà fait et demande au DSP de dégager une enveloppe conséquente en urgence pour que la SDC commence les travaux du poste. Pour sa part, le DSP a tenu à rassurer les présents en disant que « nous allons faire le nécessaire, dans les brefs délais, pour la mise en service de cette structure qui va, à coup sûr, désengorger les urgences de l’hôpital de la région ». Le nouveau chef de daïra de Draa El Mizan a brossé un tableau noir du chantier de la polyclinique « qui est à l’arrêt », dit-il, et ce, pour plusieurs raisons. « Les habitants des 60 logements, situés en amont de la polyclinique, sont en danger. Ainsi, ma priorité est d’arrêter ce glissement », a-t-il déclaré. Le SG de la wilaya réplique en disant que « le glissement a été provoqué par les chantiers ». L’un des intervenants avance que « lors de la réunion tenue à la wilaya, ce problème a été traité dans sa globalité et une décision a été prise et la DUC s’est engagée pour effectuer les travaux nécessaires, mais rien de cela n’a été pris en considération ». Suite à cela, M. Bouchama a ordonné une réunion d’urgence pour l’après l’Aïd afin de trouver des solutions définitives pour ce glissement. Pour le centre de transfusion sanguine de la wilaya, réalisé par la DSP et réceptionné depuis le 17 mars 2014, Dr Msela, président de la commission santé à l’APW,  regrette le retard mis par les concernés pour sa mise en service. Le DSP s’en lave les mains et dira que « le travail de la DSP a été respecté et il reste à l’agence de faire de même ». Un autre centre a été également cité. Il s’agit du centre intermédiaire de soins pour toxicomanes d’Oued Aïssi, qui est confronté à un problème local lié à l’électricité. Le chef de daïra d’Iboudrarène demande, quant à lui, de médicaliser toutes les unités de soins qui sont, selon lui, en deçà des attentes des villageois. Pour se défendre, le DSP dira : « Depuis ma prise de fonction, nous avons focalisé le travail sur les soins de proximité. D’ailleurs, nous avons l’énorme plaisir de recevoir le nouveau directeur d’EPSP de Ouacifs, M. Ammarkhoudja Nacer-Eddine, qui a su redresser un peu la situation dans l’EPSP. Et avec le BS, beaucoup de choses vont être améliorées afin de rattraper le retard accusé depuis belle lurette ». Le chef de daïra de Tigzirt n’est pas allé avec trente-six chemins pour faire un état des lieux du secteur au niveau de sa daïra. « La polyclinique est fermée et l’unité de soins d’Ait Said est lamentable », lancera-t-il. Le DSP souligne, à cet effet, que la polyclinique de Tigzirt, rattachée administrativement à l’EPSP de Ouaguenoun, connaît beaucoup de manques. « A notre arrivée, nous avons essayé de redresser la barre, chose faite, d’ailleurs, pour Makouda et  Ait Aïssa Mimoun. Après moult visites à la polyclinique de Tigzirt, qui se trouvait dans un état de dégradation très avancé nous avons pris la décision de la fermer. Néanmoins, à la faveur du BS, nous avons dégagé une enveloppe conséquente, de même pour l’unité de soins d’Ait Said », affirmera M. Gaceb. Pour la polyclinique de Souk El Had, un projet d’extension a été proposé par le chef de daïra, le même avis du côté de la DSP. « Une solution salvatrice est l’extension de la structure. Le marché s’avère infructueux et nous allons relancer une autre consultation », a souligné Dr Gaceb. Le SG de wilaya dira : « Je constate que plusieurs de ces problèmes soulevés sont liés à l’électricité. Pour cela, je demande à tous les concernés d’organiser une réunion en urgence pour dénouer toutes ces lacunes ».

Le CHU Nedir Mohamed pointé du doigt  

M. Klaleche Mohamed, vice P/APW de Tizi-Ouzou, s’est étalé sur le volet « prise en charge des malades hospitalisés au niveau du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou », qui, pour lui, ne bénéficient pas de tous les examens notamment ceux liés à la radiologie (scanner et IRM) et de la biologie. « Ce n’est par normal, voire inadmissible, qu’un malade hospitalisé soit dénué d’un examen radiologique, entre autres, scanner, IRM qu’il effectue chez le privé à des prix exorbitants », tonnera M. Klaleche en soulignant que parfois même l’examen biologique n’existe pas. Il relate, en fait, l’expérience qu’il dit « vécue » déjà lui-même. « J’ai demandé une glycémie et le personnel ma signifié que le réactif n’existait pas ! », dira-t-il encore. Le wali, Abdelkader Bouazghi, qui avait rejoint le conseil vers la fin, a demandé au DG de confirmer cette information et de donner des explications. Pr Ziri Abbes, DG du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, se défend et dira : « Une enveloppe de 280 milliards de centimes a été consacrée pour l’amélioration des prestations et services. Nous n’avons pas de problème de réactif et le cas que M. Klaleche vient d’avancer est un cas isolé ! Néanmoins, le CHU a pris en charge des milliers de malades tenant compte de son statut d’établissement spécialisé ». Par ailleurs, l’orateur enchaînera : « Nous avons acquis des équipements avec des enveloppes colossales, cela n’est pas pour les expositions mais pour faire bénéficier nos patients ». En outre, le Pr Ziri a abordé le manque de personnel de radiologie tenant compte du nombre de la population qui va crescendo. « La médecine d’aujourd’hui repose sur les examen radiologique », affirme-t-il. M. Ben Hamou réitère ses propos et dira : « Les mesures nécessaires doivent être prises en compte, car les solutions existes pourvu que la volonté suit ». À la fin du Conseil de wilaya, consacré au secteur de la santé M. Bouazghi a ordonné une réunion pour cette semaine où plus tard le début de la semaine prochaine pour débattre de tous les problèmes qui prévaut au niveau du CHU afin de trouver des solutions. Une autre réunion aura lieu dans un mois pour en débattre aussi du secteur de la santé sur tous ses volets, prestations services, l’état d’avancement des projets…. 

M. Z.

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