Services des urgences dites-vous ?

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Meurt-on au seuil des Urgences ?

La question pourrait causer le haussement de plus d’une épaule, tant le fatalisme a gagné en profondeur et en ampleur les esprits. 

La mort s’est tellement banalisée dans notre pays avec le terrorisme d’un côté et la route de l’autre côté lesquels tuent sans distinction d’âge et de catégorie sociale, qu’une femme, allongée sur la pelouse devant le service des urgences de l’hôpital Mohamed Boudiaf, dans la matinée de dimanche dernier, pouvait passer pour une personne qui se reposait ! C’était l’impression qu’avait eu à priori ce policier qui accompagnait, ce jour-là ses camarades à la pédiatrie pour rendre visite, en guise de solidarité aux enfants malades. Mais bien vite, son regard affuté devait l’informer que cette femme âgée, allongée sur le sol, avait eu un malaise. « J’ai tout de suite compris que cette personne était malade et avait besoin de soins urgents. J’ai pris alors mon portable et j’ai appelé le directeur qui a aussitôt accouru sur le lieu», nous confiera-t-il plus tard. Une autre question en rapport direct, cette fois-ci, avec la notion d’ « urgence » se pose : A quoi sert l’escouade d’infirmiers et d’agents de sécurité sensée faciliter le travail du médecin urgentiste et de lui signaler les malades à prendre immédiatement en charge ? Les urgences, comme leur caractère l’indique, suppose une formation et une conscience professionnelle irréprochable. L’infirmier est le trait d’union entre le malade et le médecin. Il est le premier devant remarquer l’état du patient et hiérarchiser les priorités pour une prise en charge rapide et sans faille de celui-ci. L’agent de sécurité peut jouer le même rôle, mais auprès de l’infirmier. Le temps est, en effet, un facteur important pour ne pas dire primordial dans le combat pour la survie. Cette vieille femme couchée par terre aurait trépassé sans la vigilance du policier. Ce dernier a accompli le travail de l’infirmier et de l’agent de sécurité. Une dernière question liée étroitement à l’organisation se manifeste, car elle permet d’agir efficacement avec un minimum de moyens, en assignant clairement les tâches au sein du personnel afin d’éviter le gaspillage du temps et d’efforts. Par ailleurs, comment rester indifférent au fait survenu au service de rhumatologie de la polyclinique Kasdi Merbah, où un malade, qui se tordait de douleurs, s’y a présenté depuis deux semaines environ ? Le malheureux, pour comprimer les spasmes qui le tenaillaient, devait se recroqueviller sans pour autant susciter la sensibilité et la sympathie de l’infirmière. Cette dernière, pour le prendre en charge, réclamait un rendez-vous devant être pris au préalable ou bien une lettre d’orientation délivrée par un médecin généraliste. Pour se faire soigner, ce patient devra donc attendre jusqu’au mois de décembre, date de l’octroi de nouveaux rendez-vous, selon les dires de l’infirmière, ou bien se rendre chez un privé chez qui les services sont payants… Sans commentaires

Aziz Bey

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