Le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, a appelé les militants, hier, à l’occasion de la clôture de l’université d’été du parti, à se préparer d’ores et déjà aux prochains suffrages, pour non seulement confirmer le rang du MPA en tant que troisième force politique du pays, mais aussi pour l’améliorer.
Et pour se faire, le premier responsable du MPA a fait savoir qu’une tournée à travers les 48 wilayas du pays était prévue, à l’effet de restructurer le parti et lui permettre de se déployer davantage. Par ailleurs, le numéro 1 du MPA est longuement revenu sur la problématique de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Pour l’orateur, qui est également chargé du dossier de l’adhésion à l’OMC, en sa qualité de ministre du Commerce, la démarche ne souffre d’aucune ambigüité. « L’Algérie est l’un des plus anciens négociateurs avec l’OMC. Ce processus a débuté en 1987. L’OMC regroupe 160 pays et sert de cadre à 97 % des échanges mondiaux », a-t-il argumenté avant d’émettre des questionnements sur les opposants à cette politique. « Les mises à niveau de notre économie seraient dérisoires si nous demeurions en marge. Certains de nos partenaires politiques, sociaux ou universitaires jugent la démarche suicidaire. C’est leur droit. Mais je voudrais qu’ils me disent ce qui reste à importer et qui ne l’est pas encore », s’est-il interrogé. Et pour mieux faire comprendre la situation, Amara Benyounès a usé d’une caricature qui résume parfaitement la donne : « Nous avons tous les inconvénients de l’adhésion à l’OMC mais aucun avantage ». En réalité la peur de certains opérateurs économiques et responsables politiques de voir l’Algérie adhérer à cette organisation qui gère le commerce mondial à hauteur de pas moins de 97 % dérive de leur crainte de se voir reléguer à un rang inferieur à l’arrivée de la marchandise made in ailleurs. « Sinon, comment expliquer que des sociétés comme ENIE de Sidi Bel Abbès qui fabrique des téléviseurs haut de gamme ; la société SIM et Amor Benamor qui excellent dans les pâtes alimentaires ; Soummam pour les produits laitiers et enfin Condor de Bordj Bou-Arréridj ne nourrissent pas de crainte particulière de voir s’installer la concurrence avec des produits venus de l’étranger ? », s’est il demandé avant de trancher et de faire savoir que la qualité de leurs produits plaide en leur faveur. Reconnaissant également que l’adhésion à l’OMC pourrait avoir pour conséquences la mise au placard de certaines productions qui ne répondent pas au triptyque de la qualité Amara Benyounès a rassuré en indiquant : « L’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne se fera pas au détriment des intérêts économiques du pays ». Il ajoutera que l’accession à cette organisation mondiale se fera « en respectant son rythme et en protégeant ses intérêts économiques ».
Adhésion à l’OMC «le train est désormais en marche»
Ce qui est certain pour le secrétaire général du MPA c’est que « le processus de négociation suit son cours le plus normalement possible » et que les intérêts économiques du pays « seront défendus au mieux ». « Nous avons une industrie que nous sommes en train de remettre en place et il est absolument hors de question de brader les 10 milliards de dollars que nous investissons dans ce secteur, comme il est hors de question de brader un certain nombre d’efforts que nous sommes en train de déployer dans l’agriculture ou les services », a-t-il encore affirmé. Selon lui, le dossier d’adhésion de l’Algérie à l’OMC est sur la bonne voie, « bien encadré par le gouvernement ». Puis il mettra un terme à cette question avec cette boutade qui a provoqué l’hilarité dans la salle : « Nous sommes le pays le plus ancien dans les négociations avec l’OMC ». Si la question de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC semble être définitivement réglée par celui chargé de cette mission, il n’en demeure pas moins que ce dossier n’est pas bien vu par ceux qui pensent que l’adhésion de l’Algérie à cette organisation ne constitue pas une priorité de l’heure. A ceux-là le secrétaire général du MPA dira : « le train est désormais en marche ». Enfin, il faut savoir que parmi les arguments avancés par Amara Benyounès à l’effet de soutenir la thèse de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC figurent, en bonne place, la mise à niveau générale de l’économie et l’instauration d’une plus grande transparence dans les transactions commerciales internationales.
Ferhat Zafane