Les explications du directeur de la pêche

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Le directeur du secteur de la pêche de Tizi-Ouzou, Abdelhafidh Belaïd, lance un appel aux pêcheurs de ne pas proposer, à la vente, des poissons retrouvés morts à cause du betanodavirus, en affirmant que l’inexistence actuelle d’un risque sur la santé humaine n’exclut pas une «éventuelle » mutation du virus.

Comme rapporté dans notre édition du dimanche dernier, le phénomène de mortalité des poissons observé sur les régions côtières de la wilaya, notamment à Tigzirt, continue de soulever l’inquiétude de la population et des consommateurs en premier lieu. L’importance des quantités de poissons découverts agonisants et morts flottants en mer interpelle la population qui craint les effets de cette propagation du virus betanodavirus mais aussi l’impact de ce dernier sur la santé humaine. Le directeur de la pêche et des ressources halieutiques a tenu, hier, à informer la population en disant : « Le poisson n’est pas exterminé contrairement à ce qu’on peut penser en voyant les quantités rejetées par la mer ». Le responsable affirme que le virus qui a commencé son apparition à Tizi-Ouzou il y a un mois de cela, a connu une certaine propagation ces derniers jours. « Ce phénomène est dû au dernier courant qui a poussé les ressources halieutiques vers les rivages et les poissons touchés avec. Chose qui a aidé la propagation de ces poissons morts », expliquera-t-il. Soulignant le fait que le virus affecte le poisson mais pas la santé humaine, le responsable du secteur appelle les pêcheurs à éviter de mettre sur leurs étals ou de proposer à la vente les poissons récupérés morts ou agonisants atteints dudit virus et les invite plutôt à ramener ces poissons repêchés auprès de la direction pour pouvoir envoyer des spécimens au niveau du Centre national de recherche de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) sis à Bou-Smaïl, ainsi que le laboratoire de biologie marine d’Annaba pour des analyses. Une opération « continue » qui a pour but, explique le directeur, « de détecter une quelconque évolution et mutation du virus ». Car comme c’est le cas pour tout autre micro organisme pathogène, cela est possible même si pour le moment il est inoffensif. Mais ceci est nécessaire pour écarter tous les doutes quant au fait que ce dernier soit inoffensif à l’être humain. Ainsi, M. Belaid appelle les citoyens à la vigilance et d’éviter de consommer les poissons atteints du virus, surtout que des pêcheurs les proposent à la vente malgré que les gardes-côtes soient saisis pour intensifier les contrôles en mer ainsi que la direction du commerce afin d’éviter que cette marchandise soit vendue et proposée dans les restaurants. Selon notre interlocuteur, cette catégorie de poisson est facilement reconnaissable. « Ces poissons sont reconnaissables. Ils présentent des signes extérieurs, à savoir cavité abdominale gonflée, opacité des yeux et nécrose cutanée », dira Abdelhafidh Belaïd. Et d’ajouter : « En plus de cela, ils sont proposés à des prix bas. Un Mérou qui est vendu d’habitude à 1200 DA le kilo, atteint du virus est proposé à 150 DA le kilo». Abondant dans le même sillage, le responsable fait savoir que cinq espèces de poisson sont touchées par le virus. « Le mérou est le plus touché étant donné qu’il est beaucoup plus sensible, ajouter à cela la badèche en même degré et à moindre mesure la mostelle, le loup et la dorade », soulignera-t-il. À l’effet de savoir quel est l’impact du virus sur ces ressources halieutiques, Abdelhafidh Belaïd explique que « le betanodavirus est connu. Et de la même façon avec laquelle il survient, il disparait de lui-même. En plus, ce n’est pas la première fois qu’il apparaît, puisqu’il y a deux années de cela, le virus a apparu en Algérie et avant cela en méditerranée».

Tassadit. Ch.

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