Célébration tous azimuts en Kabylie

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Comme chaque année, plusieurs localités de la wilaya de Tizi-Ouzou célèbrent, aujourd’hui, la fête de l’Achoura. Les préparatifs battaient leur plein depuis plusieurs jours déjà.

La fête de l’Achoura revêt un caractère spécial en Kabylie. Et les rites de célébration diffèrent d’une localité à une autre de la wilaya. Mais tous consacrent, néanmoins, le partage, l’entre-aide et la bonne humeur, à travers les festivités réjouissantes. Avant le jour J, la majorité des villages procèdent à Thimechret. Un sacrifice de bœufs dont la viande garnira le repas du jour de Taâchourt qui est servi aux visiteurs du mausolée propre à chaque village. Dès les premières heures de la matinée, les lieux saints sont pris d’assaut par la population. Un recueillement et un pèlerinage qui commence au village et ne se termine dans la majorité des cas qu’en fin de journée dans une autre région sise parfois à des kilomètres plus loin. Une habitude à laquelle restent fidèles les gens de la région. Notamment, A Larbaâ Nath Irathen, Mekla, Ouadhias, à Boghni ou encore à Azazga, Draâ El-Mizan, Cherfa, Aït Abdelmoumen, Ait Bouaddou et autres, où la fête est, chaque année, organisée de manière grandiose. Dans toutes les familles, le repas de midi est composé de couscous agrémenté de la viande de mouton, salée et séchée depuis l’Aïd al Adha et jalousement conservée pour cette occasion. D’autre beaucoup plus conservateurs observent leur jeûne dans le respect des rites musulmans. Dans tous les villages, les festivités battent leur plein le jour même de l’Achoura. Mais cette année, à Mekla, plusieurs villages ont préféré célébrer la fête à l’avance. En effet, c’est hier qu’Aït Aïch et Agouni Bouaffir, du Aârch Aït Frawcen, se sont ornés de couleurs de la fête, et celle-ci se poursuivra aujourd’hui encore. Le coup d’envoi des festivités a été donné samedi, avec l’organisation de Bouafif. Un rituel particulièrement attrayant notamment pour les tout petits qui marque le début de la fête mais qui n’est encore observé dans quelques rares régions de la Kabylie. Il consiste en une tournée faite par les enfants à travers les maisons du village. Qu’importe si au lieu des tambours, ils utilisent des seaux et des jerricans, l’essentiel étant de faire le plus de bruit possible. Frappant aux portes, on leur donne ou des œufs ou des friandises, ou encore parfois des sous. Les préparatifs se font grâce aux offrandes de tout le monde. Des semaines à l’avance, des quêtes sont organisées par les comités de villages qui procèdent à la récolte de l’argent auprès des bienfaiteurs, pour ensuite acheter plusieurs têtes de bétail. A Agouni Bouafir, ce sont cinq bœufs qui ont été sacrifiés et répartis entre les villageois, vendredi dernier. Ailleurs, le sacrifice se fait juste la veille de l’Achoura. Le jour même de la fête, un festin est offert à tout le monde, habitants et visiteurs étrangers. Après la waâda, la fête commence avec des animations assurées par des troupes Idhebalen, dans la majorité des cas, mais aussi, modernité oblige, par des DJ. Rappelons toutefois que la fête de Taâchourt est religieuse, et comme son nom l’indique, elle marque le 10ème jour du mois de Moharem.

Tassadit. Ch.

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