La commission d’enquête diligentée par le wali de Tizi-Ouzou pour enquêter sur la gestion de l’APC d’Azazga décriée par les comités de villages de la municipalité «n’a finalement rien décelé de délictuel», après plusieurs jours passés à éplucher les dossiers.
C’est ce qu’a révélé M. Bouazghi, le week-end dernier. Le wali affirme avoir eu les conclusions de la commission et ces dernières ne dictent «ni décision administrative (dissolution de l’APC), ni judiciaire (éventuelles poursuites contre le maire)», comme réclamé par les comités de villages qui, pour rappel, se sont élevés pour «exiger le départ de l’ensemble des élus » à la mairie de la localité. «J’ai bien été à l’écoute des citoyens qui se sont plaints, à ce moment-là à travers la délégation que j’ai reçue. D’ailleurs, le jour même, j’ai mis en place une commission de dix cadres honnêtes représentant les différentes administrations, à savoir les Impôts, le Trésor, la DLEP, le secrétariat général, le Cabinet… Elle a travaillé pendant tout ce temps et elle vient de remettre son rapport. Ce sont des conclusions où, en général, on ne reproche pas au président de l’APC des faits délictuels. Ce ne sont pas des choses graves qui sont contenues dans ces conclusions. Elles font état de petits&hellip,; je dirai même, pas de dysfonctionnements, mais des aléas de la gestion de tous les jours. Elles ne nécessitent ni la dissolution de l’APC ni des poursuites judiciaires contre le président de l’APC. Je demande à l’occasion aux citoyens d’Azazga de bien peser la situation et voir la réalité en face. La gestion de l’APC, telle que l’affirme ou le conclut le rapport de la commission, n’est pas grave et, au risque de me répéter, ne nécessite pas une décision administrative ou judiciaire. C’est pour cela que je demande à ce qu’on revienne à la raison. Les affaires des citoyens qui sont traitées par l’APC d’Azazga ne doivent pas souffrir et on doit reconsidérer les choses pour que la sagesse l’emporte. Sur la question de la gestion, l’APC d’Azazga n’est pas condamnable, reste donc aux citoyens de revenir à la raison et permettre aux services de la mairie de fonctionner convenablement. Et bien entendu, je reste à l’écoute de tous les citoyens d’Azazga comme ceux de toute la wilaya d’ailleurs. A chaque fois que l’administration de la wilaya en tant que tutelle peut apporter un plus, elle est toujours attentive à toutes les doléances, pourvu que celles-ci soient exprimées dans un cadre organisé et admis par les lois et règlements de la République». C’est là l’intervention en vrac du wali Abderkader Bouazghi sur le sujet.
La coordination des villages appelle à une nouvelle marche samedi
Une sortie qui ne semble pas avoir été du goût des contestataires qui ont vite fait de répliquer en observant, hier matin, un autre rassemblement devant la mairie, toujours interdite d’accès aux «élus indésirables ». Durant les prises de paroles, les intervenants ont ressassé que « c’est la population qui a réclamé cette commission d’enquête. Elle lui a même fourni des dossiers. On veut savoir comment a été fait le travail. Que cette commission nous explique. Nous avons évoqué des sujets bien précis avec documents à l’appui et aujourd’hui on nous dit qu’il n’y a rien ? La population est très sage mais elle veut savoir et elle ne se contentera pas d’une réponse laconique. Que la commission se prononce !». A noter que les comités de villages révoltés ont convenu d’une nouvelle manifestation projetée pour samedi prochain. «Nous ne nous tairons pas et nous ne renoncerons pas. Nous avons désormais décidé de saisir le Premier ministre. Nous lui adresserons un courrier ainsi qu’aux ministres de l’Intérieur et de la Justice. Nous ne faisons rien en cachette, d’ailleurs, nous prévoyons de le lire devant tout le monde, samedi prochain, lors d’un autre rassemblement que nous envisageons à la fin de la marche à laquelle nous appelons pour ce jour-là. Elle démarrera à dix heures, du siège de la BADR», énonce un membre influent de la coordination des villages protestataires.
D. C.