Selon l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le manque de production et la non régularisation du réseau de distribution sont à l’origine de la hausse des prix des produits alimentaires. «Les commerçants ne sont pas les seuls responsables de l’instabilité des prix des produits alimentaires, et de la désorganisation du réseau de la distribution», a affirmé hier, El Hadj Tahar Boulenouar, le porte-parole de l’UGCAA, lors d’un point de presse tenu au siége du syndicat sur «les prix des produits alimentaires». Selon lui, cette flambée des prix répétitive est due à la non résolution de ses causes principales. «Quand on est toujours face aux mêmes conditions, cela mènera automatiquement vers les mêmes conséquences», a noté notre interlocuteur. Il s’agit au premier lieu du manque de la production nationale, ce qui est démontré chaque année, par les statistiques des services des douanes sur l’augmentation de la facture des importations. «30 à 50% des fruits commercialisés sur le marché national sont importés», a-t-il fait savoir. M. Boulenouar a également pointé du doigt la désorganisation du réseau de stockage et de distribution. Dans ce sillage, le président de la commission nationale des mandataires de fruits et légumes, Medjbar Mohamed, a appelé à ouvrir une enquête approfondie sur les 300.000 quintaux de pomme de terre qui ont été stockés au mois d’avril dernier, «puisqu’ils n’ont pas passé par les marchés de gros», a-t-il dit. Celui-ci a fait état de 40.000 quintaux de pomme de terre qui seront commercialisés, durant les deux prochains moins, au niveau des 45 marchés de gros existants au niveau national. Le porte-parole de l’UGCAA n’a pas manqué d’évoquer aussi le manque de marchés de proximité qui augmente la différence entre le prix du gros et celui du détail. «On a besoin de 1000 marchés de proximité au niveau national pour stabiliser les prix des produits alimentaires», a suggéré le conférencier. Par ailleurs, le même responsable a mis en exergue le retour «en masse» des points de vente informels, notamment depuis le mois du ramadhan passé. A cet effet, M.Boulenouar a appelé à l’exploitation des locaux qui sont déjà prêts, au lieu de reconstruire d’autres marchés.
Samira Saïdj
