La liste largement contestée

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Il y avait une foule nombreuse, en cette matinée d’hier, agglutinée devant le panneau d’affichage situé à proximité de la poste d’Aokas. Qu’est-ce qui a bien pu attirer autant de monde ? C’est tout simplement la liste, tant attendue, des pré bénéficiaires des fameux 320 logements sociaux qui a été affichée et qu’attendait, avec impatience, depuis plusieurs mois, le millier de postulants. Comme toute liste de logements bien entendu, elle a été contestée par plusieurs mécontents. Dès sa lecture, des dizaines de demandeurs non retenus se sont dirigés vers le siège de la daïra pour protester auprès du président de la commission d’attribution, le chef de daïra en l’occurrence, et exiger qu’elle soit annulée. Alors que sur les lieux d’affichage, chacun allait de son propre commentaire. Des voix vocifèrent des obscénités à l’encontre du chef de daïra et du maire, lesquels auraient fait du favoritisme. «Ma sœur, divorcée et  mère de deux enfants en âge de se marier, et vivant dans des conditions déplorables, n’a pas bénéficié d’un logement, alors que des arrivistes, étrangers à la commune, ont été retenus par cette commission fantoche», criera à qui voulait l’entendre un jeune homme, qui promettra une réaction violente de la population dans les prochains jours, laquelle n’hésitera pas, selon lui, à fermer la daïra, la mairie et toutes les routes. Plus sage, son voisin, tout en reconnaissant la présence de beaucoup d’étrangers à la commune sur la liste, conseillera d’user des voies légales, à savoir les recours au président de la commission de wilaya. «Où est le quota réservé par le président de la république aux femmes divorcées ?», s’interrogera une dame, qui a pu se frayer un chemin parmi la foule afin de lire la liste sur laquelle son nom ne figurait pas. La liste a été largement contestée au premier jour de son affichage, mais cela reste du domaine de la logique, du moment que quel que soit le nombre de logements à distribuer, il y aura toujours des mécontents, notamment à Aokas. Effectivement, cette commune a bénéficié de son premier quota de logements sociaux en 1997, soit 35 ans après l’indépendance. Une soixantaine de logements avaient été à l’époque, attribués. Quelques années plus tard, une quarantaine, puis une centaine ont été distribués. L’actuel quota de 320 devait, selon les avis des uns et des autres, mettre un terme au problème de logements dans la localité mais la multiplication des demandes a freiné cet enthousiasme. Un autre quota d’une centaine de logements sera réalisé très prochainement, et tout le monde espère que les nécessiteux ne seront pas, encore une fois, omis.

A.Gana

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