Le «Symbol» d’une Algérie qui avance

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Longtemps attendue par les Algériens, la première voiture «Made in Bladi» est sortie hier de l’usine Renault d’Oran, située dans la zone d’Oued Tlélet, au sud de la wilaya.

C’est ainsi que le coup d’envoi du démarrage du site algérien de la marque au losange (Renault) a été donné par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en présence du P-DG de la firme Renault, Carlos Ghosn. Il faut dire que la sortie officielle de la première voiture algérienne constitue l’événement de l’année sur le plan économique et celui de l’actualité automobile. A cette occasion, Abdelmalek Sellal a indiqué que «Cette usine est un exemple du partenariat gagnant-gagnant que nous voulons élargir à d’autres domaines. La feuille de route tracée par le Président consiste à mettre tous les moyens à disposition pour diversifier l’économie. J’invite les responsables à atteindre l’objectif des 75 000 véhicules par an», a-t-il dit. Par ailleurs, le Premier ministre, comme pour délimiter les contours de la faisabilité a ajouté s’adressant au premier responsable de la marque automobile : «cette usine est le fruit d’un partenariat gagnant-gagnant», ajoutant que «la relance de la base industrielle nationale est un élément central du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et constitue pour le gouvernement une priorité de premier ordre ». De son côté le ministre français des Affaires étrangères a déclaré : «On qualifie ce projet de partenariat gagnant-gagnant. Je voudrais innover en disant que c’est un partenariat à double action, ambition et amitié que nos deux gouvernements ont voulu relancer. Je suis sûr que la Symbol va très bien marcher», a-t-il indiqué. Concernant l’identité  de cette usine, Laurent Fabius a fait savoir que celle-ci «traduit un partenariat algéro-français exemplaire et le triptyque : action-ambition-amitié». Et d’affirmer d’un air optimiste : «Je suis certain que ce partenariat aura un grand succès». Selon le chef de la diplomatie de l’Hexagone, «Nous allons porter notre partenariat très haut» et «cette réalisation sera suivie par d’importantes actions de partenariat dans différents domaines industriels tels que la construction d’hélicoptères…». Notons que l’usine s’étale sur une superficie globale de 150 hectares. Elle a été réalisée dans un délai de deux ans. L’usine, dans une première phase, assurera une production de 25.000 véhicules par an, avec la possibilité de fabriquer des voitures avec diverses options. Le coût de cet investissement est estimé à ce jour à environ 50 millions d’euros. Il sera appelé à la hausse pour atteindre les 400 millions d’euros, correspondant à la croissance de la production pour atteindre les 75.000 voitures/an, puis 800 millions d’euros pour arriver enfin à une pointe de 150.000 véhicules/an.L’usine « Renault Algérie » entre dans la phase de production actuellement avec 350 employés. Cet effectif sera revu à la hausse avec l’augmentation de l’investissement de cette société sur la base de la règle 51/49. Un atelier a été ouvert, au niveau du centre de formation professionnelle d’Oued Tlélet, pour le personnel de l’usine afin qu’il puisse bénéficier de son plan de recyclage et de la formation continue établi par la société.

Un modèle répondant  «parfaitement aux normes nternationales»

Sur le plan de la fiabilité nul doute que «ce modèle fabriqué en Algérie répond parfaitement aux standards internationaux», selon le P-DG du groupe Renault, Carlos Ghosn, présent hier à la cérémonie d’inauguration de l’usine d’Oran. Mieux que ça, le modèle «Made in Bladi», selon le patron de la marque française, sera doté de système de haute technologie, comme le GPS. Evoquant l’aspect investissement, Carlos Ghosn a indiqué que la marque « Renault » détient actuellement 26% des parts du marché automobile en Algérie, et qu’avec l’entrée en production du site d’Oued Tlélat, «l’Algérie constituera pour Renault le premier marché à l’échelle africaine».

Dotée du GPS, elle coûtera «près de 20% moins cher» que celle importée

Comparativement au même modèle importé la nouvelle Renault Symbol qui sortira de la toute nouvelle chaîne d’assemblage du constructeur français, installée à Oued Tlélat (Oran), coûtera près de 20% moins cher pour la version essence et 5% moins cher pour celle Diesel. Selon des sources concordantes, les prix des deux versions montées à l’usine d’Oran, à savoir la Dynamique essence 1.2 (75 Chevaux) et la Dynamique Diesel 1.5 (80 Chevaux), seront respectivement de 1 039 000 DA et 1 320 000 DA, contre 1 228 000 DA pour la Dynamique essence importée et 1 401 000 DA pour la Dynamique Diesel importée. Soit, près de 20 % moins cher pour la première et 5% moins cher pour la seconde. De bons prix vu le taux d’intégration encore faible, ne dépassant pas les 12% et la dotation de cette «première Renault algérienne» d’un gadget qui fera pâlir les «toutes options» importées : le GPS.

Ferhat Zafane

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