Le Conseil de la wilaya, consacré hier aux derniers préparatifs de la saison hivernale, a été l’occasion pour le wali de Bouira, M. Nacer Maâskri, d’inviter les chefs de daïras ainsi que les directeurs de l’exécutif de la wilaya à multiplier les efforts et à une plus grande implication pour la concrétisation des différents dispositifs mis en place par l’Etat, afin des limiter les effets des intempéries ou de catastrophes naturelles liées au climat au niveau de la wilaya de Bouira.
Le conseil de wilaya a été également une occasion pour les principaux acteurs concernés de revenir sur les dispositifs mis en place par leurs services, afin de prévenir les risques d’intempéries.
Pour un hiver sans pénuries
Le premier point qui a été débattu, lors de cette séance, est l’approvisionnement des zones isolées de la wilaya en matière de gaz butane. Ainsi et d’après les déclarations du directeur des mines de la wilaya, pas moins de 19 nouveaux points de distributions ont été récemment, mis en service afin de parer à d’éventuelles pénuries du gaz butane au niveau des zones reculées de la wilaya, notamment celles non raccordées au gaz naturel. « Certes, notre wilaya enregistre un important taux de raccordement au gaz naturel qui avoisine les 60% par daïra, mais il y a encore plusieurs communes qui ne sont pas raccordées et qui souffrent sérieusement du problème de l’alimentation en gaz butane », a-t-il déclaré. Le même responsable a également affirmé que la direction des mines, en collaboration avec l’entreprise NAFTAL, a mis en place à un plan spécial pour la dotation des communes isolées de centres de distribution. « Notre plan implique non seulement la direction des mines et NAFTAL, mais aussi les collectivités locales et les gérants des stations-service privées. Actuellement, plusieurs communes éloignées de la wilaya, à l’image de Guerrouma, El-Mokrani, Saharidj et Maâla, sont dotées de points de ventes qui sont régulièrement alimentés en bouteilles de gaz par les services de NAFTAL, et ce, afin de prévoir d’éventuelles pénuries ou fermetures de routes », déclare le même responsable, qui souligne certaines contraintes qui bloquent sérieusement l’application dudit plans. « Nos services rencontrent plusieurs entraves dans la mise en place de ce plan. À commencer par le problème des consignes et des assurances, qui freinent l’alimentation régulière de nos dépôts de ventes. Nous faisons face également au problème de manque de foncier, notamment au niveau des communes de l’Est de wilaya, à l’image de Ouled Rached où le manque de foncier industriel bloque l’installation d’un centre de distribution NAFTAL ou même une station-service », affirme le même responsable. Le problème d’insuffisance des quantités destinées à certaines zones enclavées de la wilaya a été également soulevé par ce dernier. « Les quantités du gaz butane livrées aux communes rurales de la wilaya doivent être augmentées, notamment durant la période hivernale, car la consommation augmente d’un cran, ce qui provoque essentiellement les pénuries du carburant », soulignera-t-il.
Les oppositions c’est l’affaire de tout le monde
Intervenant sur cette question, le wali de Bouira a, en premier lieu, instruit les responsables des daïras et les P/APC pour le suivit des projets de raccordement des différentes communes au gaz de ville et à signaler les cas d’oppositions qui bloquent l’avancée des travaux et d’essayer de les débloquer pour relancer ces projets. « Les chefs de daïras doivent nous transmettre des rapports détaillés sur l’état et l’avancée des projets du gaz naturel et de veiller sur le respect des délais de réalisation et de la mise en fonction. Il est très important aussi de s’impliquer, en collaboration avec les P/APC et le mouvement associatif, pour lever les oppositions que rencontrent ces projets. En ce qui concerne l’alimentation en gaz butane, M. Maâskri a instruit les responsables locaux à redoubler d’efforts pour l’ouverture de nouvelles stations de distribution du gaz butane ainsi que l’installation de stocks de la matière avant l’arrivée de chaque saison hivernale. Le même intervenant a également rappelé aux présents, la nécessité du raccordement des établissements scolaires au gaz de ville et leurs dotations de chaufferies. Le même responsable s’est également engagé pour le financement des opérations de raccordement des écoles en cas de manque de financement. «Tous les établissements publics doivent être inclus dans les programmes du gaz de ville. À commencer par les écoles, les structures de santé de culture et des sports, qui doivent être, toutes, raccordées au gaz naturel. Nous devons éradiquer ces poêles à gasoil, car ils constituent un danger réel pour nos enfants », précisera notre interlocuteur. Intervenant dans le même sillage, M. Maaskri a également instruit les représentants de la Sonelgaz, d’Algérie Télécom, de l’ADE et de l’ONA, pour le respect du volet «remise en état », notamment quand il s’agit des projets de raccordement à Internet, gaz de ville ou assainissement. « Désormais, les entreprises seront obligés de respecter le chapitre pour la remise en état, faute de quoi leurs factures ne seront pas réglées. Il est important aussi de penser à l’installation des fourreaux au niveau des routes et des trottoirs, et ce, afin d’éviter ce problème qui devient insupportable et ingérable !»
La Protection civile s’implique
Le directeur de la Protection civile a, par ailleurs, invité les maires à prendre en considération les constats des éléments de ses services, notamment pour les points noirs où est enregistrée une récurrence dans les dégâts causés par les intempéries. D’après les chiffres avancés par ce dernier, les services de la Protection civile de la wilaya ont effectué pas moins de 05 importantes interventions depuis le mois de septembre dernier, notamment au niveau des localités d’Ahnif, Bechloul, Aïn Bessem, Bouira et Sour El-Ghozlane. Des interventions liées essentiellement à des vents violents, des pluies torrentielles ainsi qu’à des infiltrations des eaux et des effondrements de murs et de toits. Le directeur de la Protection civile a également avancé la mise en place d’un plan «spécial intervention», ainsi que le renforcement des moyens humains et matériels pour parer aux risques d’inondations ou de catastrophes naturelles au niveau de la wilaya. «Nous avons mis en place une cellule de veille au niveau du siège de la direction, ainsi qu’un détachement d’intervention qui a été doté de tous les moyens nécessaires pour accomplir sa mission», dira le même intervenant. Par ailleurs, l’intervention du directeur des travaux publics (DTP) a permis de mettre la lumière sur les principales zones vulnérables de la wilaya. Ainsi et d’après les statistiques du même responsable, la wilaya de Bouira regroupe six zones d’enneigement, notamment à Sour El-Ghozlane, Lakhdaria, M’Chedallah et Bechloul. Le DTA a soulevé cependant, un manque en matière de moyens matériels, des chasses neiges notamment. «La direction ne dispose que de 05 chasses-neige, dont 04 datent de 1989. Nous rencontrons également des problèmes dans l’acquisition du sel, surtout que les budgets communaux sont insuffisants pour ces opérations», dira ce dernier, en affirmant que les APC disposent d’engins qui pourront être mis en service dans le cas de précipitations de neige. Ces derniers sont appelés à la rescousse en cas d’extrême urgence. «Des moyens qui seront répartis en temps voulu, selon l’importance de l’intervention», souligna l’intervenant. Le DTP affirme au passage qu’avant la mise en place de ce dispositif, il est procédé à l’entretien des ouvrages à travers tout le réseau routier de la wilaya. Des travaux d’entretien pour l’ouverture et le curage de fossés et d’ouvrages d’assainissement, notamment. Dans ce sillage, l’intervenant explique que si pour les routes nationales cela entre dans les prérogatives de la DTP, les CW sont pris en charge par des entreprises privées choisies à base d’octroi du marché. Il en appelle, d’ailleurs, à l’adhésion des présidents des assemblées populaires pour assurer le suivie de ces opérations une fois entreprises. Il rappellera au passage que l’entretien et le déneigement des chemins communaux et autres routes facultatives sont du ressort des communes.
La DAS au chevet des sans-abris
Pour enchaîner dans les mesures à entreprendre pour la préparation de la saison hivernale, notamment pour ce qui est du volet humanitaire, la directrice de l’action sociale (DAS), a fait savoir qu’une campagne pour le recensement et le ramassage des personnes sans-abris est lancée. Ainsi et d’après la même responsable, une commission mixte a été mise à jour au mois d’octobre dernier, pour le suivi et l’application du programme de la DAS. Le ramassage de ces infortunés est assuré en étroite collaboration avec les services de l’ordre public. L’intervention des policiers s’impose dans la mesure où les représentants des services suscités ont été agressés régulièrement par certains SDF qui refusent de séjourner dans le centre d’accueil de Bouira, en attendant de les placer dans des centres spécialisés. Les opérations de ramassage se dérouleront en nocturne et cibleront une centaine de sites à travers le territoire de la wilaya. Cependant, aucune personne ne connaît, avec exactitude, le nombre de SDF (dont des femmes et des enfants ainsi que des ressortissants africains) qui végètent un peu partout sur le territoire de la wilaya. A noter que le ramassage des SDF, qui seront placés provisoirement aux centres d’accueil de la wilaya, permettra d’assurer aux sans-abri, dont le nombre ne cesse d’augmenter, un repas chaud durant cette période de froid. Entre autres mesures prévues, la directrice de l’action sociale a sollicité l’intervention des services de la DSP pour le transfert des malades mentaux aux hôpitaux psychiatriques et pour ne garder que les véritables personnes dans le besoin. «L’opération de ramassage de SDF se poursuivra durant toute la saison hivernale », affirme la même responsable. L’office national d’assainissement a, pour sa part, procédé aux travaux de curage, débouchage et réhabilitation des avaloires des communes de Bouira, Lakhdaria, M’Chedallah, Aïn Bessem et Sour El-Ghozlane. D’après le représentant de cette entreprise, les travaux de réhabilitation, entamé au mois d’Août dernier, continueront jusqu’à la fin de la saison hivernale. Le même interlocuteur a, par ailleurs, soulevé le problème de nettoyage des nids des oueds. D’après ce dernier, ce genre d’opération nécessite d’importants moyens ainsi que l’implication des différents services de la wilaya. Le wali a, par la suite, mis l’accent sur la nécessité de «mettre les moyens et d’entamer le travail dès aujourd’hui et ne pas se contenter d’évaluer les risques».
O. K.

