Avec quelques jours d’avance sur le calendrier agraire, la campagne oléicole a démarré à Tibane, une petite commune montagneuse, nichée sur les hauteurs de Sidi Aich. « La récolte est d’ordinaire précoce dans notre région, et celle de cette année ne déroge pas à la règle. La campagne est engagée avec plusieurs semaines d’avance sur la haute vallée de la Soummam et la région d’Ath Aidel », déclare un fellah de Tibane, propriétaire d’un verger oléicole. Et d’ajouter : «Le taux élevé d’ensoleillement a engendré une maturation rapide des fruits, d’où la nécessité de procéder à la récolte et à la trituration dans les meilleurs délais». La quasi majorité des oliveraies de Tibane donnent à voir des charpentières ployant jusqu’au sol sous le poids des baies chamarrées. C’est ce que nous avons pu constater à la faveur d’une récente virée dans la région. Cette fructification généreuse laisse présager d’un accroissement substantiel du volume de la récolte. Par conséquent, la productivité est appelée à emprunter la même courbe ascendante. Cependant, certains paysans, bien ferrés sur la filière oléicole, se veulent plutôt réservés. «Pour l’heure, notre satisfaction nous la puisons à l’aune de la récolte abondante attendue. Cela entrainera nécessairement une hausse du volume d’huile engrangée. Mais compte tenu du déficit pluviométrique enregistré durant cet automne, il faut s’attendre à un rendement médiocre», explique un exploitant. Pour sa part, un autre oléiculteur relève le faible impact du Dacus (mouche à olive) sur les baies, aux dépens desquelles il se développe, induisant une chute de la productivité. «Nous avons de la chance d’être relativement épargnés par ce parasite ravageur, dont les dégâts occasionnés peuvent s’avérer désastreux», fait remarquer notre interlocuteur. Rencontré aux abords d’une huilerie, un fellah de Tibane, ayant déjà engrangé une bonne partie de son oléagineux, nous fera savoir que le rendement est « tout juste moyen». «Nous avons obtenu, dira-t-il, une moyenne de 15 litres d’huile par quintal d’olive, ce qui n’est pas si mal». Et d’ajouter: «il y a un phénomène quasi immuable d’alternance qui veut, qu’à une saison copieuse, succède une autre plus chiche».
N.M.