Le FFS fustige la CNLTD

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La salle de cinéma «Le Maghreb» de Draâ El-Mizan a abrité, hier, une conférence-débat animée par des cadres du Front des Forces Socialistes venus expliciter devant une assistance nombreuse la démarche du parti concernant «la reconstruction du consensus national».

Une initiative lancée pour rassembler le maximum de partenaires pour aboutir à la conférence nationale décidée lors du dernier congrès tenu en 2013. D’emblée, c’est le maire de Draâ El-Mizan, M. Ahcène Manouri, qui commencera par revenir sur le parcours du FFS, qui selon lui, a sa démarche en analysant à chaque fois les événements qui animent la situation générale du pays. « Cette conférence est une étape de concertation avec la base. Au FFS, c’est avec le dialogue que les choses avancent. Nos démarches ont toutes évolué dans le pacifisme. Car, la violence n’est pas un acte démocratique», ajoutera le maire. Quant au député Hamou Didouche, il expliquera que le parti a de tout temps œuvré pour l’instauration de la démocratie en revenant sur de nombreuses dates depuis la création de cette formation politique en 1963, qui pour lui, était une insurrection pour la démocratie, en passant par 1980 quand les animateurs se sont levés pour le recouvrement de l’identité jusqu’au contrat de Rome de 1995 qui était initié avec d’autres animateurs politiques pour sortir le pays de la crise. Pour la participation du FFS aux législatives de 2012, le député estimera qu’il y a eu deux acquis principaux. «C’était le temps des révolutions arabes. Et tout le monde sait ce qu’elles ont engendré dans ces pays. L’Algérie était menacée d’effondrement. Nous l’avons alors sauvée. Le deuxième acquis est qu’aujourd’hui nous voyons le débat politique relancé dans la société», jugera-t-il. En ce qui concerne la démarche actuelle, Hamou Didouche annoncera à l’assistance que le FFS n’imposera rien, mais qu’il est seulement un facilitateur pour construire ce consensus même avec le pouvoir. Maître Smail Nabila, membre du conseil national, fera de son côté une analyse des plus précises de la situation politique du pays qu’elle juge des plus dangereuses. Dans les consultations menées jusque-là avec les partis politiques, soulignera-t-elle, le FFS n’est pas venu avec un programme, mais avec une feuille blanche qui sera noircie avec tous les autres partenaires. « Nous analyserons ensuite les convergences et les divergences avant d’aller à la conférence nationale. Si nous trouvons que les convergences sont plus grandes, c’est une réussite. Car, notre objectif depuis 1963 est d’arriver à une constituante», insistera le membre du conseil national. Et de poursuivre : «nous refusons toute forme de violence. Nous cherchons une solution politique». Car, avertira-t-elle, nous n’encouragerons pas les rendements de comptes. «Avec cette démarche, nous sauverons le pays et non le système. L’intérêt pour le FFS est de préserver l’Algérie pour les générations futures. Et le changement ne se fera pas sans le pouvoir. C’est pourquoi nous refusons toute forme de violence, il faut changer le système pacifiquement», lancera Maître Smail Nabila. «Nous ne sommes responsables ni de l’arrêt du processus électoral de 1991 ni du coup d’Etat de 1992 ni de la mort des 200 000 Algériens ni de l’assassinat des hommes de culture et autres. Nous ne sommes pas impliqués dans cette crise, mais à chaque fois que le pays traverse une étape difficile, nous proposons des solutions de sortie de crise car il est de notre devoir de sauver l’Algérie. Nous sommes une bouée de sauvetage pour l’Algérie et non pour le système», commencera par dire Farid Bouaziz, le fédéral de Tizi-Ouzou. Et d’expliquer cette approche de «feuille blanche» tout en insistant sur l’importance de ce projet que prône son parti pour sortir le pays de la crise. Contrairement, aux autres, sans les nommer, c’est-à-dire les membres de la CNLTD, expliquera-t-il, le FFS est un parti porteur d’un projet incontournable. D’ailleurs, notera-t-il, même le pouvoir a changé de méthode en mettant de côté «sa constitution consensuelle». Farid Bouaziz fustigera au passage les membres de la CNLTD en disant qu’ils ont tous participé à un moment ou un autre au pouvoir. «C’est une opposition à une personne. Car leur initiative n’est venue qu’après l’élection présidentielle», dira-t-il au sujet de la démarche de la CNLTD. Enfin, M. Hocine Haroun, en sa qualité de P/APW de Tizi-Ouzou, tout comme ses prédécesseurs fera un rappel des positions du parti à chaque fois que la situation l’exige. «Il faudra sauver les institutions. Et c’est l’heure du changement et même le système l’a compris car c’est un régime finissant», martèlera-t-il avant de dire clairement que le FFS ne participera pas à un gouvernement remanié mais qu’il ira dans un gouvernement de coalition négocié. Durant le débat, les questions ont tourné autour de ce consensus proposé aux autres et aux prises de position du FFS par rapport à ce qui se passe à nos frontières et bien sûr la situation du pays en général. De leur côté les animateurs ont amplement répondu aux questions tout en avançant des arguments à même de convaincre les présents.

Amar Ouramdane

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