Plus de 2000 demandes en instance

Partager

«Le programme 2010/2014 de l’habitat rural pour notre commune est réalisé à plus de quarante pour cent (40%) alors qu’il était de 0,02% à notre arrivée, il y a deux ans », indique Mohand Saïd, vice-président de l’APC de Aïn El Hammam,à quarante kilomètres de Tizi-Ouzou.

Pour cette période de quatre ans, allant jusqu’à la fin de l’année en cours, la commune de Ain El Hammam a bénéficié d’une tranche de 447 autoconstructions réparties sur les nécessiteux de 24 villages. « Pour prétendre à un nouveau programme, la municipalité doit d’abord assainir la situation actuelle. Pour cela, nous nous attelons à lever toutes les entraves qui ont freiné l’opération durant les années passées», explique notre interlocuteur qui précise que le problème de documents délivrés par l’APC a été aplani. Ainsi, plus de trois cents certificats de possession, document indispensable pour prétendre au bénéfice de l’aide de l’Etat, ont été délivrés. Les prétendants à l’aide de l’Etat doivent, par ailleurs, satisfaire à d’autres conditions d’éligibilité tel le permis de construire sans lequel toute construction est considérée comme illicite. « L’étude des dossiers a été accélérée et les pièces indispensables délivrées en temps utile » indique Mohand Saïd. Ainsi, les citoyens dont les dossiers ne comprennent pas ces pièces sont invités à les compléter sous peine de rejet. L’opération semble avoir un franc succès si l’on juge par le nombre de demandes en instance. Plus de deux mille demandes attendent au niveau de la mairie, que leur tour vienne. Ne pouvant attendre un éventuel programme de construction de logements sociaux, les citoyens de Ain El Hammam qui possèdent une assiette de terrain à bâtir se rabattent sur l’opération d’aide de l’Etat à l’habitat rural. Si certains autoconstructeurs possèdent des terrains nus dans des propriétés familiales, d’autres, en revanche, n’ont d’autre choix que de détruire la vieille maison des aïeux, située dans le village, pour la remplacer par une autre, plus moderne. Nous devons souligner, malheureusement, que certains bénéficiaires n’ont pas encore épuisé les fonds, en trois tranches, que l’Etat leur a octroyés alors que d’autres tardent à entamer les travaux. « Des comportements qui pénalisent les futurs demandeurs qui attendent la nouvelle tranche que la wilaya ne nous accordera que si le taux d’avancement de la précédente est jugé convenable » conclut le vice président.  Les intéressés, quant à eux, se défendent en invoquant des difficultés, difficilement surmontables. Les prix élevés des matériaux de construction découragent les plus audacieux lorsqu’on sait qu’un camion de sable avoisine les 25000 dinars, le ciment dont le sac dépasse les 500 dinars, sans compter le rond à béton et autre. Par ailleurs, pour construire sur les terrains accidentés de la région, les citoyens doivent faire appel à des engins de travaux publics et des camions pour évacuer les gravats. Les murs de soutènement qui s’ensuivront, très coûteux et la main- d’œuvre qui dépasse tout entendement épuisent rapidement leurs économies. Les soixante-dix mille dinars d’aide de l’état, non réévaluée depuis plusieurs années, représentent finalement une goutte d’eau dans un océan. La lenteur des travaux des bénéficiaires pénalise les nouveaux demandeurs qui se disent « lésés par une situation qui leur échappe ». Quelles que soient les entraves rencontrées par les autoconstructeurs, il est injuste de pénaliser les nouveaux demandeurs.

A.O.T. 

Partager