Le petit commerce à l’agonie

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Comme dans les grandes villes, les petits commerces ne font plus le poids devant les grandes surfaces. Ain El Hammam, une petite ville rurale à cinquante kilomètres à l’Est de Tizi Ouzou, ne fait pas exception. Il n’y a pas longtemps, les épiceries occupaient la plupart des locaux de la ville et grouillaient de monde. Les commerçants avaient leur clientèle qui leur était fidèle. Les magasins étaient toujours pleins d’amis qui s’y rencontraient pour un échange de vue le temps de faire les emplettes. «Autres temps, autres mœurs», comme dirait l’autre. Les épiceries traditionnelles commencent à se faire rares. Ces dernières années, avec l’arrivée des centres commerciaux et autres superettes, les épiceries traditionnelles ferment une à une. Celles qui font de la résistance ne doivent leur survie qu’aux prix compétitifs qu’elles affichent. Même si elles n’ont rien à envier aux grandes surfaces en qualité et en prix, elles sont de plus en plus boudées au profit de leurs concurrents qui proposent à leur clientèle une grande variété de produits. C’est ce choix qui fait la différence. «Je fais mes achats rapidement au lieu de chercher les articles un par un dans plusieurs magasins», nous explique un acheteur. Ces dernières années, beaucoup de magasins se sont transformées en fast-food ou en cafés maures alors que d’autres ont carrément baissé le rideau pour ne plus le rouvrir. Sur la grande avenue seulement, nous avons dénombré plus d’une trentaine de magasins, jadis florissants, dont les portes sont closes, semble-t-il, à jamais. Preuve de cet abandon, l’herbe pousse sur les seuils, les rideaux et les façades sont décrépis, ajoutant désolation à la grande rue qui semble abandonnée, au profit du boulevard du premier Novembre, devenu la rue commerçante de la ville. Seul le commerce des fruits et légumes et les viandes échappe au «dictat» des superettes. Celles qui s’y sont essayées ont dû reculer, n’arrivant pas à maîtriser le créneau. Même les échoppes des villages n’ont pas échappé à ce phénomène. Elles ne doivent leur survie qu’à certains articles, comme le gaz et le lait qui attirent la clientèle. Nous assistons à la disparition progressive du petit commerce du coin, dont le gérant aidait ses amis et voisins avec son cahier de crédits.

A.O.T 

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