Les membres et responsables du Café littéraire de Béjaïa viennent de lancer un «appel à souscription» public. Car, depuis 2008, disent-ils, le Café ne fonctionne que grâce aux cotisations de ses membres. Mais depuis cette année, le collectif a été obligé de se constituer en association pour se conformer à la loi, alors que par le passé il a fonctionné de façon plutôt libre. C’est aussi pour garder son indépendance et pour « promouvoir le livre et le libre débat» dans la société que les responsables de ce collectif ont évité de faire appel aux subventions publiques. A cet effet, il met à disposition du public son registre de recettes afin d’assurer la transparence de sa gestion. Le Café littéraire de Béjaïa se veut un espace de libre débat autour d’un livre pour en assurer la promotion. Il est animé par des intellectuels. Ce n’est pas un espace élitiste, puisqu’il est ouvert au public sans restriction. La population est toujours conviée à participer au débat. Elle en est «l’acteur principal». L’objectif de cet appel est de favoriser l’émergence de l’esprit critique. L’Association est composée d’une douzaine de membres, dont la présidence tournante est pour l’instant assurée par Kader Sadji. La composante du collectif est constituée d’enseignants, journalistes, étudiants, artistes,… Proprement dit, il n’y a pas de chef. Les membres sont tous responsables de son animation. Il faudrait saluer ce collectif qui agit sur la place publique depuis plus de six ans, sans disposer de locaux, de matériel ni de budget. Mais à voir les résultats et le nombre de participants (et non de simples assistants), il a réussi à s’ancrer dans la ville de Béjaïa, étendant sa réputation à l’ensemble des cercles intellectuels au niveau national. Si les animateurs du Café littéraire ont lancé un appel à souscription public, c’est aussi pour manifester le respect qu’il lui témoigne et sa reconnaissance pour les nombreuses marques d’encouragement qu’il reçoit de sa part.
N. Si Yani