La section syndicale du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, à sa tête M. Samy Hassani Ould Ouali, a annoncé, lors d’une conférence de presse organisée hier au niveau de son siège sis dans l’enceinte de l’UMMTO, l’organisation, demain, d’une marche qui s’ébranlera, à 10h00, du portail de Hasnaoua I vers le siège de la wilaya.
Les slogans de la marche sont d’ores et déjà affichés au siège du CNES où on pouvait lire, entre autres «Les enseignants universitaires le bouc émissaire de l’administration et de la tutelle», «Prérogatives bafouées, dignité piétinée», «Les enseignants universitaires 47000 DA-25000 DA (location-22000 DA), un salaire de misère», «Les enseignants universitaires sans domicile fixe», «Non ! Stop ! Basta ! A la bureaucratisation de la pédagogie et de la recherche au mépris de l’enseignant, à la destruction de l’université à la dévalorisation des diplômes, au bradage de la formation», «Non à l’éclatement de l’UMMTO». Cette marche «pour la dignité de notre univérsité le logement et le salaire», dira le coordinateur du CNES/UMMTO, «a été décidée lors de l’assemblée générale qui a eu lieu lundi 01 décembre à l’auditorium du campus Hasnaoua». A la question de savoir quelles sont les motivations d’une telle action, M. Ould Ouali dira : «Les problèmes dans lesquels pataugent les enseignants-chercheurs de l’université Algérienne en général et ceux de l’UMMTO en particulier, sont connus de tous. Force est de constater que des solutions réelles à ces problèmes il n’y en a jamais eu de vraies ou même de semblants. Les enseignants ont pris la décision de descendre dans la rue pour crier leurs ras-le-bol, parce que leurs prérogatives sont bafouées et leur dignité piétinée». L’orateur dénoncera, avec virulence, les pratiques de l’administration de l’UMMTO envers l’enseignants-chercheurs. «Sa charge lui est commise d’office et par surprise sans qu’il soit préalablement associé ni consulté. Il est même assigné arbitrairement à travailler le week-end qu’il le veuille ou pas. Certains se voient encore intimer l’ordre de revoir leurs corrections des copies des examens implicitement à la hausse», fustigera-t-il. Concernant les logements, une des revendications comprise dans leur plate-forme, il dira : «Le logement que l’enseignant-chercheur ne s’offrait jusqu’ici que dans les rêves, lui rend de moins en moins de visites oniriques tant les engagements solennels des représentants des pouvoirs publics n’ont pas l’ombre d’un crédit !» l’orateur ajoutera : «Pendants quatre ans, nous avons lancé un processus de dialogue avec les services de la wilaya, mais force est de constater que ce dialogue n’est pas porteur et que les responsables locaux se contentent de nous anesthésier avec des promesses dont nous ne voulons plus !» Les enseignants de l’UMMTO exigent, selon lui, « la réalisation du programme dit présidentiel qui est le leur et le bénéfice d’autres programmes ou quotas à la hauteur de la demande exprimée ». Selon M. Ould Ouali, cette action vise «à en finir avec un cliché qui a tant miroité que les enseignants du supérieur sont des nantis et des personnes hyper riches alors que plus de 60% d’entre eux touchent moins de 50 000 DA/mois !». A la question de savoir si l’autre syndicat autonome, à savoir le SNAPAP, adhère ou non à leur démarche, il rétorquera : «La section SNAPAP de l’UMMTO est un partenaire avec lequel nous avons toujours travaillé et c’est un partenariat qui va s’inscrire dans la durée. Chacune des deux sections a son autonomie, mais il n’est pas dit. Il est même envisagé qu’il y ait des actions communes. Car, nous considérons que les intérêts des différentes composantes de l’UMMTO (enseignants, fonctionnaires non enseignants et les étudiants), ne sont pas exclusifs et que l’épanouissement d’une des composante ne peut qu’influencer positivement sur les autres composantes, tel est notre principe». Au final, les syndicalistes du CNES lancent un appel aux autres sections syndicales (CNES), à travers tout le territoire national, pour s’organiser afin d’enclencher une dynamique nationale. «Une solution ne peut se dégager qu’à travers l’organisation des états généraux et de la pédagogie et de la recherche scientifique au niveau national. Il faudrait également repenser, dans sa globalité la mise en œuvre du système LMD et cela ne peut se faire qu’à travers l’implication de la tutelle», précisera M. Ould Ouali. Si après cette action, leur plate-forme de revendications n’est pas satisfaite, déclarera le coordinateur local du CNES, «nous enclencherons une grève illimitée».
Karima Talis