Passer convenablement les vacances scolaires dans son patelin, relève tout simplement de la chimère pour ces centaines d’élèves, tous paliers confondus, qui habitent les villages situés dans la commune de Boudjellil. La première semaine des vacances scolaires de l’hiver n’est pas aussi riche en activités ludiques et de loisir pour les élèves du village Talalbir, situé à 5 Kms du chef-lieu, Boudjellil. «J’ai deux enfants scolarisés, et ils ne font rien toute la journée. Ils jouent dehors avec les gamins de leur âge jusqu’au soir pour rentrer épuisés après avoir couru et gambadé toute la journée. Mais où voulez-vous que je les emmène pour passer le temps ? Il n’y a rien dans ce patelin !», se désole un parent d’élèves. Néanmoins, des petits lutins savent bien comment meubler leur loisir dans ce village d’environ 3000 âmes. Comme c’est la saison de la chasse et que les oiseaux migrateurs rappliquent en cette période, des enfants et des adolescents s’occupent à mettre des pièges aux passereaux à la chair comestible, comme les étourneaux et les grives, qui ont déjà fait leur apparition dans le Nord du pays, en voltigeant dans le ciel en essaims, comme des tableaux mouvants! En tout cas, ces élèves ne se font pas prier pour se rendre dans les oliveraies et mettre des pièges à ces oiseaux très appréciés pour leur chair au goût exquis. « Je procède par la mise des pièges en les camouflant avec de la terre, et en plantant juste au milieu des vers pour que les grives y piquent dedans, avant de laisser leurs cous entre les deux arcs du piège qui se renferment aussitôt comme une mâchoire! », nous dit tout béat un jeune élève de cette localité. D’autres, par contre, enduisent des brins d’Alfa avec de la colle destinée à la capture des rats pour chasser les grives et les étourneaux. La chasse se termine par la capture de dizaines de ces passereaux, lesquels finissent soit rôtis in situ, c’est à dire dans la nature, où à la maison. Néanmoins, à voir de trop près, les gambades qu’organisent des grappes d’élèves dans la nature et les bois ne sont pas si mauvaises, en ce sens que cela leur permet de renouer avec la nature et leur environnement écologique, car ils ont besoin de ce contact avec leur milieu naturel pour enrichir leurs connaissances, et s’extirper le temps des vacances des quatre murs de leurs classes !
Syphax Y.