Un secteur à réanimer d’urgence

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L’année 2006 devra ouvrir pour la wilaya de Tizi Ouzou des horizons meilleurs en matière de prestations de santé et d’hygiène. A bien voir la politique de la Réforme hospitalière menée par le gouvernement depuis trois ans, les ambitions ne manquent pas, sauf que sur le terrain, beaucoup reste à faire. Si la modernisation et la dotation des centres hospitalo-universitaires en moyens technologiques de haute précision est déjà acquise, il n’en demeure pas moins que les infrastructures sanitaires de proximité restent dans un état précaire. Les huit secteurs sanitaires de la wilaya de Tizi Ouzou peinent à offrir le minimum de prestations aux populations. Le manque d’affectations budgétaires est la raison essentielle à cette défection d’où l’urgence de réanimer ces infrastructures.Le système d’hiérarchisation des structures de soins poursuivi jusque-là a démontré ses limites, même si la cartographie établie au début des années 80 reste fiable et utile. Néanmoins elle nécessite une extension vu la croissance démographique qu’a connu la région durant la dernière décennie. L’implantation des hôpitaux dans huit localités, répartis selon le découpage zonal et selon les taux de concentration des populations, est, actuellement, dépassé d’où la nécessité d’inscrire d’autres secteurs sanitaires dans le canevas 2006/2009 de la tutelle.Les hôpitaux d’Azazga, de Larbâa Nath Irathen, de Ain El Hammam, de Tigzirt, de Drâa El Mizan, de Tizi Ouzou, de Drâa Ben Khedda et de Boghni peinent à satisfaire les afflux des populations des daïras environnantes. A titre illustratif, le secteur sanitaire de Ain El Hammam, gère pas moins de quatre circonscriptions administratives avec toute la charge démographique qu’ont connu ces daïras. Ce qui fait que le personnel médical est tout le temps dépassé, en sus du manque criant de moyens et consommables.Les chefs-lieux de communes, dotés durant la même periode des années 80 de centres de soins, pataugent eux aussi dans les terribles péripéties liées au manque de finances. Aucun de ces dispensaires n’est doté d’ambulance. Pis, l’on déplore même le manque et la rareté du matériel et du consommable médical de première nécessité.L’argent alloué à la wilaya dans le cadre du plan spécial et celui injecté pour relancer l’économie devra servir, en partie, à réhabiliter les centres de soins de proximité et à développer les secteurs sanitaires. L’hygiène dans le milieu scolaire, les cités et les lieux de concentration des populations, hors villes, devront également profiter de cette manne qui sera allouée au secteur de la santé. La prévention contre les maladies à transmission hydrique reste l’autre casse-tête chinois pour les pouvoirs publics qui doivent mettre le paquet si l’on veut réduire la facture de prise en charge des malades atteints par les MTH. En l’absence de chiffres officiels, il n’est pas aisé de donner le nombre de personnes touchées par ces maladies, ni le montant de la facture des soins prodigués. Les campagnes de sensibilisation contre les maladies transmissibles ne concernent pas uniquement les MTH. La réapparition de certaines maladies dites du 19ème siècle, font craindre le pire. Cela dit, le secteur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou attend d’être réanimé de toute urgence durant cette nouvelle année pour que la promotion du CHU au rang d’hôpital régional en 2007, reflète véritablement l’état de santé des structures environnantes.

M.A.T

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