Le wali tente de contenir la protestation

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Suite à la fermeture, jeudi dernier, du siège de la daïra de Sour El-Ghozlane par les populations des villages Ouled Tadjine et Ouled Gacem, afin de faire valoir un certain nombre de revendications sociales, une réunion était programmée pour hier mardi dans l’après-midi, au siège de la daïra de Sour El Ghozlane par le wali de Bouira. La réunion devait regrouper le secrétaire général de la wilaya, le chef de daïra, le maire de la commune et des directeurs de l’exécutif de la wilaya. Une réunion qui avait pour objectif d’apaiser les esprits par l’exposé des différents programmes de développement dont a bénéficié la commune de Sour El Ghozlane, aussi bien ceux qui ont été lancés depuis quelques années et qui peinent à être achevés, que ceux qui sont en instance de lancement. Le secrétaire général de la wilaya serait-il parvenu à convaincre les citoyens protestataires ? Leur aurait-il rendu espoir et confiance dans les institutions de l’État après tous les déboires et toutes les déceptions qu’ils ont subis ces dernières années? C’est que les promesses de raccordement au gaz de ville et au réseau d’AEP des deux villages Ouled Gacem et Ouled Tadjine se sont multipliées sans aucune concrétisation. Et les manifestations d’exaspération de leurs populations n’ont cessé depuis plusieurs années. Au printemps dernier pourtant, les promesses avaient évolué en quasi certitudes et c’est ce que nous avions rapporté dans nos éditions du 14 mai et 4 juin, après que nous étions allés à la rencontre des citoyens de ces deux villages sis au pied de la montagne de Dirah. Il y a une dizaine de jours, le sommet de cette montagne, culminant à 1 810 m d’altitude, s’est recouvert de neige, envoyant un froid glacial vers les vallées. Les populations de ces deux villages pensaient avoir rompu avec les moyens rudimentaires de chauffage, d’autant plus que même le bois du maquis de Guergour, sur les hauteurs, commence à se faire rare. Les bouteilles de gaz butane sont elles très difficiles à trouver. Quant au problème de l’eau, il était question que ces deux villages soient raccordés au réseau du barrage Koudiat Acerdoune, comme le reste des communes et villages environnants. Mais rien de bien concret n’est venu les réjouir. Et c’est leur désespoir qui les a poussées à passer au stade supérieur de la protestation en recourant à la fermeture du siège de la daïra. Au comble de l’exaspération, les citoyens de Ouled Tadjine et Ouled Gacem refusent de rencontrer le chef de daïra de Sour El Ghozlane, qui, disent-ils, «ne tient pas ses promesses». Ils n’excluent pas des actions plus radicales si leurs revendications, qu’ils qualifient de «légitimes et élémentaires» ne sont pas prises en charge. C’est pourquoi, ils réclament la présence du wali de Bouira sur les lieux. Ce dernier a donc décidé d’organiser, hier, une réunion d’urgence au niveau du siège de la daïra, présidée par le secrétaire général de la wilaya, Ahmed Meguelati. Le siège de la daïra de Sour El-Ghozlane étant fermé de nouveau par les populations pendant la matinée, la réunion a été transférée vers le siège de la wilaya. Il est utile de préciser que l’actuel SG de la wilaya était, au début des années 2000, chef de daïra de cette même circonscription de Sour El-Ghozlane.

N. M. Taous

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