La 8ème rencontre poétique amazighe de la Soummam en hommage aux poètes Tiziri et Lahlu, organisée par l’AEC, a pris fin avant-hier.
En effet, une cérémonie grandiose a été organisée à l’occasion au niveau du centre culturel Abderrahmane Farès à Akbou. 53 poètes de différentes régions du pays ont concouru, du 25 au 28 décembre, pour s’adjuger les prix du jury, proposés à l’occasion dans le but d’ « encourager et de promouvoir la poésie amazighe », dira Mouloud Salhi président de l’association Etoile Culturelle d’Akbou. Le premier prix attribué par le jury lors de la rencontre poétique est revenu à Ouamar Yazid de la région d’Akfadou. Celui-ci aura droit à un recueil de tous ses poèmes qui sera édité et pris financièrement en charge par l’AEC. Ainsi, les trois autres lauréats, à savoir Judi Fahem de Laqser, Thighilt Saliha de Sidi Aich et Ubouzid Fatah verront leurs poèmes regroupés dans un seul recueil, qui sera aussi édité par l’Etoile Culturelle d’Akbou. Ainsi, les délibérations du jury, ayant eu lieu dimanche dernier lors de la clôture de la rencontre, ont concerné d’autres prétendants. En effet, le prix de la commission de jury est attribué à Aazoune Ahmed, un aveugle d’Ath Smail. Quant au prix d’encouragement et celui du meilleur poème féminin sont revenus respectivement à Lyazid Allas, un jeune de 17 ans d’Akfadou, et Touat Katia de Tizi Ouzou ainsi que Bouchiba Fatiha, une aveugle de Boumerdès. La huitième édition de la rencontre poétique de la Soummam était, ainsi, une totale réussite. Plus de 50 poètes, 15 exposants et 20 invités, venus de différentes wilayas du pays, ont pris part à cette édition dédiée exclusivement aux poètes « Tiziri d Lahlu ». Ces derniers ont interprété lors de la cérémonie de clôture, des montages poétiques sublimant ainsi un public chaleureux et nombreux. « Il est l’un des trois Festivals phares au niveau national qui traite de la poésie amazighe, en tenant compte de son impact, sa durabilité mais aussi la qualité des activités mises en place », révélera M. Salhi. C’est, en fait, une tradition chez l’AEC de mettre en clair, et ce depuis 2006, le parcours d’une personnalité poétique d’expression amazighe. Après avoir honoré SI Muhend U M’Hend, Mohand Said Amlikech, Na Rahma Ouaissa, Maraoui Rabah dit Said, Jean Mouhoub Amrouche, Nour ould Amara et Kateb Yacine, ce fut le tour pour cette 8ème édition du couple qui a brillé sur scène et qui a émerveillé le public avec ses montages poétiques ; il s’agit de Tiziri d Lahlu. Ces deux animateurs de la Radio Chaîne II sont à l’origine de plusieurs montages poétiques.
Riche programme à l’occasion !
Lors de la première journée de la rencontre, les lauréats de la précédente édition ont été récompensés. Par ailleurs, des amis de Tiziri d Lahlu ont livré des témoignages poignant sur le parcours de ces deux incontournables poètes. Ces derniers ont présenté par la suite, un montage poétique qui a autant séduit le public. Au deuxième jour, les séances de concours poétiques ont débuté en deux étapes encadrées par les membres de jury composé de deux enseignants universitaires de la langue amazighe. Il s’agit d’Adjane Mohamed et Zidane Yacine. Ainsi, une conférence-débat a été animée par M. Saïd Chemakh, professeur au département de la langue amazighe à l’université de Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sous le thème « le Rôle de la Poésie dans la Libération des Peuples». S’ensuit un atelier de traduction animé par Boualem Messouci. Au cours du troisième jour de la rencontre, une visite au village de Tawrirt (village natal de Lahlou) a été organisée à l’occasion, ainsi que la troisième séance du concours poétique et une conférence-débat animée par M. Med Akli Salhi, professeur au département de la langue amazighe à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sous le thème « de la Poésie Métrique à la Poésie Libre ». « On fait appel à toutes les associations d’ouvrir des espaces pour côtoyer cette poésie. On trouve malheureusement de moins en moins d’espaces dédiés à l’enfant. Ce dernier doit faire partie prenante du développement et du dialogue local, notamment dans les cercles qui lui ont été réservés », nous dira Mouloud Salhi.
Menad Chalal

