Gare aux raccourcis ravageurs !

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L’attentat qui a coûté la vie, mercredi dernier, à plusieurs chroniqueurs, dessinateurs, journalistes, correcteurs, policiers, travailleurs et seulement invités de l’hebdomadaire satirique et pourfendeur de la bêtise humaine « Charlie Hebdo » ne peut que nous secouer d’horreur, de rage et de colère. Nous qui avions déjà vécu, dans notre chair, pareils drames des années durant. Nous qui nous donnions, presque chaque semaine, rendez-vous dans les cimetières pour assister aux obsèques d’un confrère, d’un penseur, d’un artiste ou d’un citoyen assassiné par « les chasseurs de lumière ». Nous, qui avions résisté et tenu tête aux hordes terroristes, ne pouvons qu’être solidaires avec Charlie Hebdo. Cependant, il y a des raccourcis dangereux qu’il faut à tout prix éviter, ceux de l’amalgame, ceux des chantres de la haine et de l’exclusion, car ce qui nous effraie plus que tout ce sont justement ces raccourcis bêtes et méchants, dont usent et abusent les fauteurs troubles qui fustigent les musulmans globalement et dans le détail. Nous ne disons pas cela parce que parmi les victimes il y en a deux d’origine algérienne et musulmane, en l’occurrence  Mustapha Ourad, correcteur, et  Ahmed Merabet, agent de police, mais tout simplement pour que leurs assassins n’atteignent par leurs fins et que leur forfait, leur crime abominable ne se transforme en victoire de la « connerie » sur l’intelligence. Il est évidemment clair que Charlie Hebdo par le ton  débonnaire, irrévérencieux qu’il s’est donné par la justesse et la finesse de ses articles, chroniques et caricatures qu’ils soient signés Elsa Cayat, Bernard Maris ou Cabu, Honoré ou Georges Wolonski, dérange les mal pensants, les coincés, les illuminés de tous bords. Toutefois, l’hommage qu’ils attendent de tous est justement celui d’appréhender  le phénomène du terrorisme islamiste ou autre dans son aspect intrinsèquement mortifère et négationniste non seulement de la liberté de penser et d’expression, mais de la liberté tout court, en un mot de la vie.                                                  

  S.A.H 

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