Le ministre de la Communication, M. Hamid Grine, est attendu aujourd’hui dans la wilaya de Bouira pour célébrer la fête de Yennayer. Ainsi, il procédera à l’inauguration de l’exposition d’objets et produits traditionnels et aussi à l’ouverture officielle de la journée d’étude sur l’histoire de Yennayer. Par la suite, l’hôte de Bouira visitera le siège de la radio locale, où un bref exposé sur le sujet lui sera présenté avant qu’il procède au lancement officiel de la radio musicale web amazigh. Mais le point d’orgue de cette visite est sans conteste, la conférence-débat qui aura lieu au niveau de la Maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira. Là M. Grine rencontrera les représentants de la presse locale et autres medias, lesquels exprimeront sans doute leurs préoccupations et attentes. L’hôte de Bouira sera appelé à lever certaines zones d’ombres concernant la politique menée par son département. Depuis sa nomination, le ministre tente de remettre de l’ordre dans son secteur.
Cependant, l’ambitieux projet du ministre, qui consiste à faire émerger une presse professionnelle, se heurte à plusieurs obstacles. Il est vrai que ce n’est pas chose aisée d’insuffler de l’ordre, dans un secteur qui a de tout temps baigné dans la confusion. Un autre point où le ministre est également attendu, celui ayant trait à l’élaboration de textes de loi qui serviront de « gardes fous » contre notamment l’exploitation des journalistes par leurs éditeurs respectifs. Actuellement, certains éditeurs font fi de la réglementation du code de travail en vigueur. Certains de leurs employés ne sont pas assurés et perçoivent un salaire jugé insuffisant, et exercent dans des conditions de travail misérables. Devant cet état de fait, certains journalistes se résignent à accepter de travailler pour une misère, tout en dénonçant la misère des autres. Terrible paradoxe, s’il en est. Enfin, dernier point et non des moindres sur lequel M. Grine aura l’occasion de s’exprimer, celui de la création d’un quotidien national en Tamazight. En effet, il est plus qu’étonnant qu’une langue qui a un cratère national et éventuellement aura le statut de langue officielle, ne bénéficie pas d’un quotidien, au même titre que l’arabe. Pour rappel, l’idée d’une création d’un quotidien en Tamazight a émergé du temps de l’ancien ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd, et a été appuyée par de nombreux intellectuels et universitaire, puis, mise en veilleuse. C’est sur ces sujets et bien d’autres encore que M. Grine devra apporter des éclaircissements.
Ramdane B.