… Plusieurs festivités à Béjaïa…

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À l’initiative du collectif associatif et avec le concours des comités de village, le nouvel an berbère a été célébré avec de joyeuses festivités et de riches activités. Les villageois ont été entre autres, conviés à déguster un fastueux couscous et à profiter de différentes activités concoctées par les organisateurs. Yennayer est le premier jour du calendrier agraire, utilisé depuis l’antiquité par les Berbères. Chez le peuple amazigh, ″Tabbwurt Useggwas″ (la porte de l’année) renvoie à des repères ancestraux, où la mémoire, l’identité et la tradition se mêlent pour ancrer à jamais son existence. Par ces composantes essentielles, les Amazighs ont su tenir tête au temps. Cette année encore, diverses associations culturelles activant dans les différentes régions de Béjaïa ont concocté un riche programme pour l’occasion. Ainsi, et depuis samedi, la célébration de Yennayer se fait plus belle, de jour en jour, à travers un programme à la hauteur de l’événement. Tidjounane, un village situé en contrebas du chef-lieu de la commune de Chemini, et par le biais de son association Azaghar, a organisé durant deux journées Amenzu n Yennayer, avec un programme riche et varié. L’enceinte de l’école primaire Chaibi M.O a abrité l’événement, accueillant les villageois venus contempler l’exposition d’objets traditionnels, de robes kabyles, de mets et gâteaux kabyles et divers objets d’art. Une troupe théâtrale du village Ayaten s’est illustrée par ses jeunes comédiens qui ont égayé les présents dans la cour de l’établissement scolaire. ‘’Tagounant’’ (coupe de cheveux) est une pratique datant de la nuit des temps, et par laquelle les Amazighs accueillent Yennayer. Le rite consiste à couper les cheveux des bébés n’ayant pas encore soufflé leur première bougie. « Notre association est née tout récemment. Nous avons tenu à célébrer Yennayer en présence de tous les habitants, afin de perpétuer cette tradition millénaire », dira F. Chaibi, président de l’association Azaghar. L’association socioculturelle « Ighalen Iduklen », du village Izghad relevant de la commune d’El-Flaye, a quant à elle célébré le nouvel an en offrant une palette de festivités de choix aux villageois, allant de l’exposition, au théâtre, en passant par de la musique. À l’autre rive de la Soummam, c’est le village de Taourirt, chef-lieu de la commune de Beni-Djellil, qui a organisé sa troisième édition de Yennayer, pendant deux jours, avant-hier et hier. L’association culturelle Assirem a mis les bouchées doubles afin de préparer un programme aussi varié que riche : exposition (objets traditionnels, plats traditionnels, tapisseries, tableaux de peinture…), projection de films, conférences, pièces théâtrales, spectacle (Bouafif)… ainsi que le célèbre concours ″lghert&Prime,; lequel consiste à faire tomber une cible à l’aide d’une carabine. Les lauréats se sont vu remettre des cadeaux : un mouton pour le premier prix et un téléviseur pour le second. Une marée humaine s’est déplacée à l’endroit où s’est déroulée la compétition. Ce que l’on retient à travers ces différentes localités, c’est l’attachement de la population locale à son histoire en tenant à pérenniser cette tradition, qui ne doit nullement être réduite à un simple fait folklorique. « On a vu chez les Berbères tellement de choses hors du commun, des faits tellement admirables, qu’il est impossible de méconnaître le grand soin que Dieu a eu de cette nation », écrit très justement le grand historien et sociologue Ibn Khaldoun dans ses trois volumes « Histoire des Berbères »

Bachir Djaider

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