La sécurité routière semble être le cadet des soucis des chauffeurs de bus de grandes lignes qui desservent l’Est du pays à partir de la capitale, et inversement, en passant par la ville de Bouira. Pour un grand nombre de ces bus, la bande de sécurité de l’autoroute, à laquelle s’adosse la nouvelle gare routière de la ville, sert d’arrêt permettant de déposer des voyageurs et d’en prendre d’autres dans un mouvement perpétuel sur le lieu le moins indiqué à ce genre d’exercice. Pour des raisons sans doute explicables, certains bus « rechignent » de se rendre jusqu’à l’intérieur de la gare Aïgoune Ali pour y déposer les voyageurs et en prendre de nouveaux en direction d’Alger ou des villes de l’Est. Ces raisons sont liées au schéma même d’aménagement de cette infrastructure qui n’offre pas de commodité d’entrée et de sortie pour les bus, en plus du fait qu’elle est loin de répondre aux normes d’une gare routière régionale desservant presque le tiers du territoire national en matière de flux de voyageurs (jusqu’à la frontière tunisienne à l’Est, et jusqu’à Illizi vers le Sud). Un bus venant par exemple de Tébessa est, pour se rendre à la gare, obligé d’emprunter une route encombrée et un rond-point saturé (celui de la RN18 allant sur Aïn Bessem), dès sa sortie de l’autoroute. Après, il doit manœuvrer dans une indescriptible confusion pour franchir le portail de la gare. Pour sortir et poursuivre son chemin sur Alger, c’est presque le même manège, avec, en plus, un rond-point gardé par un barrage de police. Afin d’éviter tous ces désagréments, beaucoup de bus font allègrement entorse au code de la route, en s’arrêtant directement sur la bande de sécurité de l’autoroute. Il arrive même de trouver trois à quatre bus, avec d’autres véhicules, y compris des camions, s’arrêter à ce point précis, exposant la vie des voyageurs, aussi bien ceux qui descendent du bus que ceux qui attendaient ici depuis longtemps, à un danger manifeste. En outre, pour entrer en ville à partir de ce point précis, les véhicules ont du mal à quitter l’autoroute du fait que la bande de sécurité qui évolue en une entrée sur la ville, est souvent occupée par ces bus et d’autres véhicules. Toute l’origine de ce problème se trouve dans la manière dont a été aménagée la nouvelle gare routière. Au lieu d’avoir son autonomie en matière de mouvements de sortie et d’entrée de véhicules, sachant qu’elle jouxte parfaitement l’autoroute, les concepteurs du projet ont dirigé la sortie et l’entrée vers la RN 18 qui mène à la ville.
N.M.Taous