La soirée artistique organisée à l’occasion du nouvel an berbère «Yennayer 2965», avant-hier, au théâtre régional Kateb Yacine, par la radio de Tizi-Ouzou, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya, fut mémorable et pour cause ! Une fois la porte de la salle du théâtre qui abritait cette soirée ouverte, nous fûmes subjugués par le décor de la scène qui rappellait les tapis berbères.
Un travail artistique d’une grande originalité à la hauteur de cet événement qui célèbre le patrimoine national. Le coup d’envoi des festivités a été donné par la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi, et ce fut le fils du regretté Athmane Bali, Nabil Bali, qui débuta cette soirée avec des sonorités Targuies. Il interpréta, à l’instar de tous les artistes qui suivront, trois chansons. Joe le Berbère enflammera la scène avec sa célèbre danse d’aigle tonnant un «Azul a Tizi-Ouzou, la capitale de Tamazgha», sous un tonnerre d’applaudissements. Malika Domrane, vêtue d’une superbe robe berbère charmera l’assistance avec d’anciennes chansons de son répertoire qui ont marqué plusieurs générations. Les artistes, Kheloui Lounes, Cherif Hammani, Hacène Ahrès et Ouazib Mohand Ameziane se succéderont sur scène au grand bonheur d’un public survolté qui en redemandait. Cheikh Sidi Bemol mettra le feu à la salle, à son tour, puisant dans son répertoire d’une grande originalité qui fera vibrer l’assistance avec des sonorités folk et blues. Il interprétera également un duo très applaudi avec Djamal Alam.
Takfarinas, la belle surprise
Mais la surprise de cette soirée du nouvel an berbère fut sans conteste la présence de l’orfèvre de la chanson kabyle moderne Takfarinas qui déclarera d’emblée, à un public qui laissa éclater sa joie par un tonnerre d’applaudissement de le voir sur scène : «C’est avec un grand bonheur que je suis venu à « l’3ach » (au nid). C’est un plaisir à chaque fois que je vous retrouve». Il interprétera sa chanson «L’Waldine» qu’il dédiera à tous les parents : «J’ai fait le choix de chansons très symboliques comme L’Waldine, car j’estime qu’on ne leur rendra jamais assez hommage pour tout ce qu’ils ont fait pour nous». Rencontré dans les coulisses du théâtre régional, l’artiste nous déclarera que le secret de sa réussite dans ce métier c’est «le travail, le travail, le travail et encore le travail». La soirée s’achèvera vers 2h30 du matin. Le public, venu nombreux, restera jusqu’à la fin du spectacle. Les fans suivront les artistes jusque dans les loges, dans l’espoir de se faire prendre en photos avec eux ou d’avoir un autographe.
Karima Talis