C’est à l’occasion de la célébration de Yennayer, avant-hier, que l’association scientifique « Assirem » de Tizi-Gheniff a choisi d’inviter l’auteur du roman « Malika ou le bonheur retrouvé ». Cette activité a été abritée par la bibliothèque communale de la ville. Devant une assistance nombreuse, composée essentiellement d’enseignants, d’étudiants, de bibliophiles et même de moudjahidine, M. Mocrani Hamdane, ce cadre de l’éducation nationale en retraite, a déployé toute son expérience de pédagogue d’autant plus qu’il a exercé comme instituteur, puis comme professeur de langue française et enfin directeur de collège de présenter son premier roman « Malika ou le bonheur retrouvé », paru aux éditions El Amel de Tizi-Ouzou au dernier trimestre de l’an dernier. « C’est l’histoire du combat d’une femme kabyle face au mauvais sort qui la poursuivait. Après la mort de son mari, elle passa soudain d’une situation de bonheur où elle avait l’aisance matérielle, l’affection des siens et le respect des autres à une situation où elle n’avait presque rien. Une situation où elle ne devait attendre rien de personne. Une situation où elle ne devait compter que sur elle-même », donnera-t-il le ton dès le début de son intervention. Cheikh Hamdane reviendra ensuite sur les noms des personnages de son roman : Malika, le personnage principal, son défunt mari Arezki, un jeune homme travailleur qu’elle avait épousé alors qu’elle n’avait que dix-sept ans, ses deux enfants Youcef et Yasmina, les prunelles de ses yeux, qu’elle éleva courageusement après beaucoup de sacrifices après la disparition d’Arezki suite à un accident. « Etre veuve est déjà une épreuve difficile. Etre veuve, jeune et sans ressources avec des enfants à charge est plus dramatique », insistera-t-il dans son exposé. A une question, pourquoi le titre « Malika ou le bonheur retrouvé », l’ancien instituteur ayant déjà lu des classiques de la littérature française ne trouvera pas de difficultés à répondre : « Malika ou le bonheur retrouvé » est aussi la détermination inébranlable d’une femme face au destin qui la frappait, le désir tenace de réussir sans l’aide de personne, la volonté sans faille d’élever dignement ses enfants, l’engagement de tenir la promesse faite à son mari sur son lit de mort « ne pas faire quitter l’école à leurs enfants tant qu’ils auront la capacité d’étudier. Youcef est devenu ingénieur et Yasmina gynécologue ». Pour l’auteur, Malika, femme kabyle est gardienne des valeurs et de la perpétuation de la famille, d’ailleurs, elle incita ses deux enfants à leur tour à fonder chacun son foyer. Avançant dans l’explication de son œuvre, l’auteur collera à son personnage principal d’autres représentations allant jusqu’à dire « Malika, une femme multiple : elle est mère, sœur, fille. » Le bonheur retrouvé ? Eh oui, dira le conférencier, parce que Malika a vécu beaucoup de bonheur aux côtés de son mari et de ses beaux- parents, bonheur perdu, puis retrouvé avec la réussite de ses enfants. « Malika ou le bonheur retrouvé c’est aussi, la vie calme et simple au village, le quotidien des femmes, leurs désirs, leurs attentes, leurs sentiments, leurs angoisses, l’évolution des mentalités surtout chez les jeunes, conflit entre nouvelle et ancienne génération, la fragilité de l’être humain face à son destin… », telles, entre autres, sont les autres significations que l’auteur donnera à ce livre dans lequel le lecteur, en le lisant, retrouvera d’autres valeurs et d’autres principes de la vie particulièrement dans l’espace des personnages du roman. En tout cas, cet opus de Cheikh Hamdane a intéressé beaucoup les intervenants qui lui ont reconnu ce grand effort d’avoir « pondu » finalement un écrit qui, à leur yeux, est déjà une réussite tout en l’incitant à en produire davantage car la littérature algérienne et particulièrement d’expression française a besoin d’écrivains comme lui. Avant de clôturer cette rencontre, l’auteur de « Malika ou le bonheur retrouvé » a fait un geste grandiose en annonçant qu’il versera cent dinars sur chaque livre vendu à l’association « Assirem » afin d’encourager ces jeunes à maintenir leur volonté et leur dévouement pour la science. S’en est suivie une vente dédicace bien réussie. « Malika ou le bonheur retrouvé », auteur Mocrani Hamdane, Editions El Amel , 285 pages, Prix 500 DA .
Amar Ouramdane