L’association des parents d’élèves de l’école Mimoun observe, depuis hier, deux journées de protestation. Une action initiée afin de dénoncer, une fois de plus, l’état lamentable de cette école primaire, mais aussi l’« indifférence » des autorités locales. C’est une école en ruine qui s’offrait à nos yeux à notre déplacement, hier, sur les lieux. Le portail sur lequel l’on se préparait à afficher une banderole annonçant l’action semble n’être qu’un tas de ferraille. Une entrée qui annonce mal l’état dont lequel se trouve l’école primaire Mimoune Moh Arezki de la commune de Tizi-Ouzou. Un établissement délabré qui a pourtant suscité des mouvements de contestations des parents d’élèves qui ont, à maintes reprises, retenus leurs enfants à la maison en guise de protestation. Ceci, sans pour autant parvenir à attirer l’attention des autorités locales. Hier encore, une grève a été initiée par l’association des parents d’élèves. Une grève de deux jours pendant laquelle les enfants bouderont leurs classes. Lors de la réunion improvisée hier, en début de matinée, au niveau de l’école, le président de l’association des parents d’élèves a résumé l’état des lieux en présence de parents d’élèves, du directeur de l’établissement et de représentants de l’assemblée populaire locale. L’orateur souligne, dans un premier temps, l’absence de sanitaires, qui sont en chantier. Un problème qui oblige les élèves « à se retenir d’aller aux toilettes, ou, pire, à salir leurs vêtements ». Le représentant des parents d’élèves soulève aussi le problème de la clôture qui « n’en est pas une, puisque n’importe qui peut pénétrer facilement à l’intérieur de l’établissement », dira-t-il, ajoutant « l’existence d’une décharge à proximité de l’école, exposant les chérubins à moult maladies ». Ceci, sans compter l’insalubrité des lieux et la vétusté de l’établissement, dont les vitres et les portes de la majorité des salles de classes sont cassées. Le président de l’association se demande d’ailleurs « pourquoi cette inertie de la part de l’APC ? », d’autant plus que ces problèmes ont tous été soulevés auprès des responsables locaux. Le directeur de l’établissement installé depuis le mois d’août explique à l’assistance, document à l’appuie, n’avoir jamais cessé d’écrire au président d’APC de Tizi-Ouzou. Ceci, sans qu’une suite ne soit donnée à ses requêtes demeurées sans réponses à ce jour. Il explique que l’entreprise, qu’il a trouvée à son arrivée sur les lieux, chargée de réhabiliter les sanitaires «a finalement tout détruit avant de repartir en laissant les toilettes en chantier, inutilisables ». Il souligne que 18 sanitaires sont en travaux interrompus depuis plusieurs mois. Le directeur profite aussi de l’occasion pour souligner l’absence d’alimentation en eau potable pour les élèves, « obligés d’aller à la cantine pour boire». Par ailleurs, soulignant que « 50% des chauffages dans les classes ne marchent pas comme il le faut», le directeur affirme que deux classes sont complètement privées de chauffages. Le directeur souligne aussi l’absence de produits nettoyants, en plus des fournitures scolaires, telles les cartouches et markers. De l’autre côté invité à expliquer le pourquoi du silence des autorités locales, la mairie au premier lieu, un élu à l’assemblée populaire de Tizi-Ouzou a promis que la majorité des problèmes soulevés seront réglés au cours de cette semaine. C’est le cas, dira-t-il, « des fournitures scolaires, des deux chauffages et des produits nettoyants ». Un engagement « venu en retard en plus d’être insuffisant », dira un parent d’élèves qui n’omet pas de rappeler les engagements passés des responsables locaux, « lesquels sont restés de la poudre aux yeux », conclura-t-il.
T. Ch.