" Tout ce que nous avons entendu à propos du gaz naturel n'a été pour nous qu'utopique",; telles sont les premières paroles par lesquelles nous a accueillis un habitant du village de Tafoughalt.
Et de poursuivre: » en tout cas, maintenant, l’hiver tire à sa fin. On peut quand même attendre. L’espoir fait vivre ». Effectivement, dans notre virée sur les lieux, il nous a été donné seulement de voir les engins avancer dans les terres de ce village d’où va transiter la conduite principale qui ira du lieu-dit El Mers ( Tizi-Gheniff) vers Ait Yahia Moussa en traversant le territoire des villages de Sanana et d’Ichoukrène. Un peu plus loin, un groupe de villageois attendaient l’arrivée d’un livreur de bonbonnes de gaz butane. » Ce combustible ne nous a pas manqué jusqu’à maintenant. Mais, avec le froid qui s’est installé depuis des jours, la pression commence à se sentir », s’élèvera une voix. Et à une autre de continuer: » certes, le prix est abordable car on ne paie que trente dinars de plus par rapport au prix fixé par l’Etat. Mais, si vous faites les calculs pour tout l’hiver, vous allez vous en apercevoir que ne c’est pas donné à n’importe qui de consommer jusqu’à une vingtaine de bonbonnes durant toute la saison ». Dans ce village de cinq mille habitants, deux lots y ont été retenus, mais aucun chantier n’a encore démarré. Cependant dans les autres villages de la commune, il nous a été donné d’apprendre que la bonbonne de gaz est à trois cents dinars voire plus. Retour au chef-lieu de commune, l’ex Oued-Ksari. » Notre commune est la plus pénalisée sur tout le territoire de la wilaya. Comment allez-vous comprendre que jusqu’à présent sur les soixante-sept communes de la wilaya, sauf la nôtre, où aucun foyer n’est alimenté et cela même au chef-lieu? Pourtant, notre relief n’est pas aussi accidenté que les villages de haute montagne », s’indignera ce gérant de café.
Ce sujet domine les discussions notamment ces derniers jours. » Ait Yahia Moussa, zone rouge durant la guerre de libération nationale, fief de feu Krim Belkacem, est délaissée. Certes, on entend ici et là que la commune est programmée pour bénéficier de cette commodité mais concrètement, on ne voit rien. Les quelques opérations lancées l’été dernier ont été suspendues et personne ne connaît les raisons », nous expliquera un quinquagénaire qui sirotait un café avec ses amis. Devant ce manque, le recours au bois sec est inévitable. » Fort heureusement, nous sommes à quelques jets de pierre des maquis. C’est notre réserve en matière de combustible. Même si on sait que c’est interdit, on est obligé de » massacrer » cette flore. La fin justifie les moyens », dira de son côté un habitant d’Ighil El Vir. Si les villageois sont contraints à ce mode de vie par nécessité d’autres profitent de la situation pour en faire du commerce.
» Nos forêts sont soit décimées par les incendies soit rongées par ces braconniers si on peut les appeler comme ça. Ils se livrent à l’abattage sans pitié de centaines d’espèces pour les revendre aux plus vulnérables et surtout aux personnes âgées à des prix dépassant parfois l’entendement. Une benne de bois qui ne tiendra pas dix jours est à sept mille dinars », nous avouera un autre citoyen que nous avons approché à ce sujet. Justement pour faire le point à ce sujet, nous avons pris attache avec le maire de cette municipalité. Ce dernier nous confiera que les deux entreprises qui avaient lancé les travaux à Iâllalen et au chef-lieu ont repris leurs opérations au cours de cette semaine. » Pour les autres projets, toutes les entreprises ont été retenues. En principe, avant la fin du mois, elles auront toutes leurs ODS selon la DMI. Nous souhaitons que ces chantiers démarrent incessamment », conclura le P/APC.
Amar Ouramdane