De nos jours, les réseaux sociaux tels que Facebook et tweeter font et défont l’actualité. N’importe qui peut « balancer » une information, peu importe sa véracité et en l’espace de quelques secondes, elle se retrouve sur la Toile. Ses auteurs deviennent, par la force des choses, « des sources crédibles ». Même certains medias « lourds », se sont mis à faire dans la rumeur. Le cas le plus édifiant et le plus récent est celui du leader historique du FFS et figure de proue de la lutte contre le colonialisme, à savoir Hocine Aït Ahmed. Ce dernier, 89 ans, a été victime, dans la matinée d’avant-hier, d’un nouvel accident vasculaire cérébral (AVC). Dimanche dernier donc, l’information d’une nouvelle rechute du leader historique a fait le tour de tous les médias et de toute l’Algérie. Les Algériennes et les algériens ont dû entamer leur journée avec cette terrible nouvelle. Compte tenu de sa sensibilité et de son importance, certains médias nationaux ont préféré ne pas traiter cette information, jusqu’à confirmation. Cependant, d’autres médias, des chaînes de télévisions privées, des pages Facebook et des sites d’information avides de sensationnel, ont vite « sauté » sur la nouvelle et se sont précipités à la publier, et ce, sans avoir le moindre esprit d’éthique ou de professionnalisme, pour confirmer ou infirmer l’information. L’amateurisme a même poussé une chaîne de télévision à annoncer, avant-hier, dimanche dès 07h de matin, le décès d’Aït Ahmed. Résultat, l’information s’est vite répondue à travers les quatre coins du pays, l’amalgame d’intox a également touché les réseaux sociaux, où l’on annonçait « toute honte bue », déjà les potentiels lieux où Si El Hocine sera enterré. La fausse information a été vite « consommée » par les amateurs des réseaux sociaux, dont certains, par bonne foi certainement, ce sont précipités à rendre hommage à « l’enfant terrible de Michelet ». Les messages de soutien ont vite afflué de partout, d’Algérie, du Maghreb et du monde entier. Néanmoins, certains énergumènes, sans scrupules, ne se sont pas gênés à propager davantage la rumeur. Pire encore, certaines « mauvaises langues » n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur sa mémoire. Parfois, ces derniers sont allés très loin dans leurs commentaires et diffamations, traitant ainsi l’opposant historique de tous les mots. La famille de Hocine Aït Ahmed a vite réagi en publiant, an début de l’après-midi du même jour, son bulletin de santé. Une intervention qui a vite mis un terme à une série de folle rumeur. D’après le bilan de santé publié par sa famille, cet « acharnement » d’AVC est une conséquence directe d’un infarctus et des troubles du rythme cardiaque, que Hocine Aït Ahmed avait subi lors de la campagne électorale de 1999. Toute l’Algérie se souvient de cet épisode, où les dirigeants du FFS ont annoncé au mois d’Avril 1999, le transfert « en urgence » du candidat à la présidentielle, après une chute due à un malaise cardiaque. Il avait été évacué en urgence à l’étranger. Sa campagne électorale avait été menée, par la suite, par son fidèle compagnon Djamel Zenati qui était alors son directeur de campagne. D’après le même bilan, il est effectivement rentré chez lui où il récupère bien. En d’autres termes, le moudjahid Hocine Aït Ahmed résiste toujours, après l’avoir fait face à une enfance difficile, face à un colonisateur barbare, face à l’exil forcé et à l’oubli. Et cette fois, il résiste face à la maladie et comme il l’a toujours fait, Si El Hocine résiste bien, voire merveilleusement bien !
Oussama Khitouche
