Les services d’Algérie Télécom au niveau de la wilaya de Bouira peinent toujours à se mettre au diapason des attentes de leurs abonnés. La qualité des prestations offertes par l’opérateur historique ne cesse d’être décriée par les citoyens.
Mais, cette fois-ci, c’est la commission de l’APW de Bouira, chargée d’évaluer le secteur des PTIC à l’échelle locale, qui dresse un tableau des plus noirs, sur les carences relevées. Les rédacteurs de ce document n’hésitent pas à accabler les services d’AT, notamment sur «la piètre» qualité de la connexion ADSL, mais aussi sur l’« énorme retard » qu’accuse AT, en matière de raccordement à la fibre optique, concernant les localités de plus de 1000 habitants. Pourtant, lors de sa visite à Bouira, effectuée au mois de juillet dernier, M. Azouaou Mahmel avait insisté sur la « nécessité absolue » de raccorder ces dites localités à la fibre optique, afin d’« offrir aux abonnés une meilleure qualité de service », notamment en ce qui concerne l’accès à l’internet haut débit. Mme Zohra Derdouri, ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la Communication, a, quant à elle, assuré lors d’une visite de travail effectuée à Constantine, que la couverture par la fibre optique de toutes les communes d’Algérie serait achevée avant la fin du premier semestre 2015, soit juin prochain. À Bouira, cette échéance risque très probablement de ne pas être respectée. Et le moins que l’on puisse dire, en feuilletant ce rapport, la situation ne prête guère à l’optimisme. Toutes les déclarations rassurantes faites par le directeur des opérations techniques (DOT) de Bouira, M. Boufedji, sont littéralement remises en cause. Ainsi, dans la commune de Chorfa, à une soixantaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya, les localités de Thogza, Choukrane et Tadarth, chacune des trois dépassant les 1000 âmes, souffrent d’un «manque flagrant» en équipements téléphoniques et ADSL. Non loin de là la commune de Saharidj, notamment les villages d’Ath Oulaban, Mezdrair, Imri et Tmzikila, tous ouvrant droit au raccordement à la fibre optique, en sont, jusqu’à aujourd’hui, entièrement dépourvus. Dans la commune d’Ath Mensour, la localité d’Ath Amar, dont la population dépasse les 2000 âmes, estiment les rapporteurs, n’est toujours pas raccordée à la fibre optique.
La commune d’Aghbalou n’est pas en reste, car, toujours d’après la commission de l’APW, les localités d’Ath Hamdoune, Vouaklane et Ighil Ouchekrid ne sont pas raccordées à la fibre et ne le seront sans doute pas, car en guise de « lot de consolation », indique le rapport, ils auront droit à la 4G LTE, laquelle est beaucoup plus onéreuse et surtout «limitée» en terme de data. Dans les commune d’El Adjiba et Ath Rached, le constat est des plus « affligeantes », car les moyens de télécommunications, mobile ou fixe et encore moins internet, sont « quasiment inexistants », surtout dans la commune d’Ath Rached. Dans la commune de Sour El Ghozlane, sise au Sud de la wilaya, les agglomérations d’El Djebssa et la cité Evolutive sont, d’après le même rapport, dépourvues de raccordement à la fibre, au même titre que la localité d’Ouled Abed, relevant de la commune de Dirah et l’ensemble de la commune voisine d’El Maâmora. À Bordj Okhris, les membres de ladite commission pointent du doigt « la vétusté » du réseau téléphonique, voire carrément l’ « inexistence » de l’ADSL dans certaines localités. Dans la commune voisine d’El Mesdour, ce n’est pas une localité de 1 000 habitants qui n’est toujours pas raccordée à la fibre, mais plutôt 3 000 âmes qui sont en attente d’une petite fenêtre vers le 21ème siècle et l’ère numérique. Dans la commune de Kadiria, les localités de Sellama, Ouled Laalam et tant d’autres bourgades de plus de 1 000 habitants sont « totalement coupées » du monde, indiquent le rapport, du fait qu’elles ne sont pas raccordées ni au téléphone, ni encore moins à l’ADSL.
Les localités de Chaabat Yekhlef, Boularbah et Lahguiya, relevant respectivement des communes d’Aomar et Djebahia, sont également « exclues » du programme de raccordement à la fibre. C’est fini ? Non, loin de là ! Les auteurs de ce rapport soulignent que bon nombre de localités des grandes agglomérations, telles que Haïzer, Ain Bessam et Lakhdaria et même le chef-lieu de la wilaya, ne sont toujours pas branchées à la fibre optique.
Seul et unique point positif mentionné par les élus de l’APW concerne la commune de M’Chedallah, où le taux de couverture en fibre optique a atteint les 97%.
Ces faits relevés lors des sorties sur terrain effectuées par les membres de la commission d’APW, chargée de l’évaluation des PTIC, sont en complète contradiction avec les annonces faites par le DOT de Bouira.
Ce dernier avait, au mois d’août écoulé fait état que ses services avaient «entièrement couvert » la wilaya en fibre optique. Chose que ledit rapport vient démentir en long et en large.
Ramdane Bourahla
