La loi des parkings anarchiques !

Partager

Au chef-lieu de la wilaya de Bouira, il n'existe presque plus un espace qui ne soit transformé en parking payant.

Des jeunes, qui disent avoir obtenu l’autorisation de l’APC, laquelle ne la remet généralement qu’aux démunis et aux malades chroniques, tiennent ces aires et gagnent leur vie, en les exploitant illégalement comme parkings. Ainsi et dès que des voitures commencent à former un lieu de stationnement, ceux-ci sautent sur l’occasion et exploitent à leur compte, sans aucune autorisation, ces aires. Pour réussir à berner les automobilistes, ces jeunes gens procèdent à l’impression de tickets, dans lesquels sont consignés des tarifs de 20 ou 50 DA le stationnement. Ils sont des dizaines de jeunes, tickets à la main, à guider les automobilistes pour qu’ils parquent leurs voitures dans des rangées bien agencées. Le plus grand parking qui se trouve dans cette ville est celui de la cité AADL, à quelques ruelles du siège de la wilaya. Cette cité est aussi connue par la présence de cabinets de médecins spécialistes, et c’est ce qui explique le nombre important de voitures qui y stationnent. Les droits de stationnement sont de 50 DA. Mais la prestation que font ces jeunes est loin d’être à la hauteur de l’espérance des automobilistes, car ces gardiens ne surveillent pas vraiment les voitures garées. Leur seul souci est d’encaisser l’argent. Ils n’ont d’yeux que sur les personnes qui s’apprêtent à quitter l’aire de stationnement. Ils courent derrière eux, comme des affolés, pour empocher leur «dû». Des vols ont eu lieu au nez et à la barbe de ces mêmes gardiens. L’un d’entre eux nous a avoué qu’il s’est retrouvé devant le tribunal à payer les pots cassés parce qu’un automobiliste a été victime du vol de son autoradio. Un aveu qui en dit long sur la nonchalance de ces gardiens censés surveiller contre rétribution les biens d’autrui. Les tickets utilisés dans ces gardiennages ne sont, en fait, pas remis par les collectivités locales, mais tirés chez des imprimeurs privés. Grâce à ce subterfuge, les gardiens arrivent à crédibiliser leur job vis-à-vis des «clients». « Si l’APC donne des autorisations d’exploitation de ces lieux, elle devrait le faire correctement, comme les lois le stipulent, et ce, par l’élaboration d’un contrat entre les deux parties. Le locataire, qui doit disposer d’un registre de commerce, sera obligé de payer régulièrement les droits d’exploitation ainsi que ses recettes d’impôts. Mais malheureusement, ici, à Bouira, ce n’est malheureusement pas le cas », se désole Rachid, un commerçant. Et d’enchaîner : « Dans certains quartiers, à la cité AADL par exemple, l’APC a délivré des autorisations à certains individus pour exploitation d’aire de stationnement, mais sans l’élaboration d’un cahier de charge ni de contrat fiscal, qui encadre l’activité de ses jeunes gens. Résultat, c’est à nous, automobilistes, de payer ces places. Pire encore, l’APC n’a pas mentionné les prix qu’on doit payer au stationnement, laissant ainsi le champ libre à la spéculation et à l’anarchie ! ». Il y a aussi une pratique, pour le moins déconcertante, qui consiste à louer un parking à un ou plusieurs jeunes, comme cet attardé mental à qui l’APC a donné l’autorisation de gérer un parking qui a sous-loué une partie à une tierce personne, laquelle lui verse 50% des recettes mensuelles. Sur un autre registre, ces parkings ne sont pas vraiment aménagés comme tels, étant donné que la surface de stationnement est généralement située sur une voie publique ou pleine de cabosses et de trous. 

O. K.

Partager