C’est une famille de 4 membres, dont le père, la cinquantaine environ, est chômeur de longue date, qui survit dans une ancienne habitation complètement délabrée que les dernières pluies et chutes de neige ont dangereusement fragilisée.
Les deux pièces en dur qui affichent une effroyable usure ont subi une double inondation à partir de la dalle fissurée de toutes parts et bombée vers l’intérieur, menaçant de céder à tout moment. La mère raconte, terrifiée, qu’elle entend chaque nuit des craquements venant du plafond que le père, M. Mameri D., a recouvert d’une bâche en plastique pour canaliser les égouttements de l’eau accumulée sur la dalle, qui ne retient plus aucune goutte. La seconde inondation est celle d’une impressionnante remontée des eaux par-dessous le parterre en ciment le long des murs des deux pièces, lesquels (les murs) sont lézardés et parcourus de fissures d’où s’infiltre la lumière du jour. Ces murs ne tiennent encore debout que par un incroyable miracle, d’autant plus que cette habitation est réalisée en flanc de colline sur un terrain en terre meuble fort accidenté presque sous forme de précipice avec des mouvements géologiques forts apparents. La maison est dépourvue de toute commodité ou équipements, même les plus indispensables : sans électricité ni eau courante, ni encore moins le gaz naturel. Il n’est pas aussi facile d’accéder à la maisonnette. Pour y parvenir, nous avions dû emprunter un sentier de chèvres escarpé en plus de traverser, en plein milieu, le cimetière du village situé à moins de 100m de cette habitation qui risque de se transformer en tombeau pour ses occupants si ces derniers ne sont pas évacués en urgence. La totale précarité sociale de cette famille est remarquable aussi à l’absence totale de meubles ou de literie convenable, et ce, mis à part quelques vieux matelas et couvertures complètement usées, tout comme les vêtements que portent les membres de cette malheureuse famille. Des signes non trompeurs d’une absence de ressources. Le chef de famille avoue avoir fait recours à l’emprunt pour acheter un sac de semoule qui trône dans un coin de l’une des pièces, sa femme s’excuse, confuse et la tête baissée, de ne pas pouvoir nous offrir un café dont ils n’ont pas vu la couleur depuis une semaine. Cette femme qui ne peut cacher sa terrible détresse nous apprendra que les deux enfants de 05 et 15 ans tombent malades au moindre changement climatique, du fait d’être nés prématurément tous les deux, ils sont de constitution chétive. « Aidez-moi à sauver mes enfants, lança-t-elle d’une voix angoissée en s’accrochant à notre bras, écrivez dans votre journal, informez les autorités », implora-t-elle d’une voix éteinte, à peine audible, le visage ruisselant de larmes. Voila un cas des plus désespérés sur lequel doivent se pencher en toute urgence les services de la protection sociale et les autorités locales avant que l’irréparable ne se produise.
Oulaid Soualah