Tizi N’Tleta, relevant de la daïra de Ouadhias, est l’une de ces communes qui souffrent d’un grand retard dans plusieurs secteurs. Le projet de bibliothèque à titre illustratif, qui a été accordé à la municipalité depuis déjà plusieurs années n’a toujours pas démarré. En effet, ce cumule de retard ne cesse de créer le courroux des habitants notamment les jeunes privés, faut-il le dire, de ce genre d’espace. Tous ceux que nous avons abordés sur les lieux n’ont pas mâché leur mot pour pointer du doigt les responsables municipaux : «C’est une aberration, un mépris à notre égard. Comment expliquer sinon le fait qu’un projet auquel le financement a été alloué et rendu public, un milliard et demi de centimes, n’ait toujours pas été lancé? Plus de cinq ans se sont déjà écoulés depuis son enregistrement et aucun chantier n’est en vue. C’est révoltant !», dira un jeune citoyen qui ajoutera : «Cette petite ville qui devrait être une vitrine de notre localité est dépourvue de toute infrastructure de loisir. Pourtant des espaces pour les accueillir existent». Il nous donnera, d’ailleurs, l’exemple des anciens locaux de la mairie qui demeurent inexploités jusque-là : «Cet espace pourrait abriter beaucoup d’activités : un lieu de loisirs, une maison de jeunes, une salle d’informatique et même une bibliothèque, en attendant la réalisation de celle dont on parle !». Pour ces jeunes, il n’y a que les cafés maures et les cybercafés à la rescousse pour passer leur temps. Au volet sportif, il va sans dire que celui-ci est le parent pauvre de la commune et les jeunes sont livrés à eux-mêmes notamment pour les sports collectifs: «Il n’y a qu’une salle de sport pour la pratique du Judo sise au sous-sol de l’ancienne mairie» réitéra-t-il. Pour l’aire de jeu qui surplombe l’actuel siège de la mairie, faut-il le dire, il est dans un piteux état notamment avec ces averses : flaques d’eau, cratères ici et là : «elle est dans un tel état de délabrement que plusieurs accidents y ont eu lieu et plusieurs jeunes qui s’y entraînent se sont blessés. Elle nécessite en urgence des travaux de réparation.» Notre interlocuteur soulignera également que la commune n’a aucune infrastructure de savoir ou de culture.
Le réseau routier, impraticable !
«Impraticable ! C’est le moins qu’on puisse dire quant au réseau routier, plus particulièrement certains axes», nous dira un transporteur qui réside au chef-lieu. Il argumentera en donnant comme exemple le tronçon de route qui mène aux villages de Cheurfa, Aït El Hadj Ali et Aït Abdelmoumène, via la poste, qui se trouve dans un piètre état : «Cet axe routier est truffé de nids-de-poule et de crevasses de toutes tailles. A la moindre averse, de grandes mares d’eau s’y forment. D’innombrables réclamations ont été faites, mais nous n’avons eu comme réponse que l’inertie des responsables de la municipalité», s’exaspérera notre interlocuteur qui assure la desserte vers le village de Cheurfa et Aït Abdelmoumène. Ce dernier n’y est pas allé avec le dos de la cuillère non plus, pour indexer l’entreprise réalisatrice du projet de gaz de ville qui a achevé de saccager l’état de ce tronçon : «la circulation est devenue très difficile, notamment en ces temps de pluies. De véritables cratères sont apparus et la boue transforme ce qui reste de la chaussée en véritable patinoire. A Aït Abed, la gadoue et des trous béants sont le lot quotidien des usagers. Si tout cela continue, nous organiserons des actions musclées». Un autre transporteur ajoutera : «C’est notre gagne-pain qui est en jeu ! Il faut que les responsables agissent vite. Comment se fait-il que les travaux de réalisation du réseau de gaz soient achevés depuis si longtemps sans que la route ne soit remise en état ? Jusqu’à quand allons-nous subir ce mépris ?». Nos différents interlocuteurs souligneront par ailleurs que plusieurs axes routiers se trouvent dans le même état de délabrement, tels ceux menant d’Ath Oumalou, Igharbiyen, Bouchata, Tassoukit et Aït El Hadj Ali vers Aït Abdelmoumène via Ath Graiche…
A.G