Les Assemblées populaires communales (APC), au niveau de la wilaya de Bouira, ont été à maintes reprises «épinglée» pour leur mauvaise gestion des affaires de leurs communes.
Des projets en latence, des budgets non consommés et autres promesses non tenues, sont en somme les griefs retenus contre ces élus du peuple, qui dans le plus souvent des cas tournent le dos à ceux qui les ont mandatés. Cette situation n’est pas propre à une commune en particulier, elle touche l’ensemble des municipalités, à quelques rares exceptions près. Les protestations quasi quotidiennes à travers l’ensemble du territoire de la wilaya, ont comme dénominateur commun les «les fausses promesses» faites par les P/APC au moment de leur élection et aussi la mauvaise gestion, voire l’«incompétence» de ces élus. En effet, même le premier magistrat de la wilaya a fait part de son « agacement», vis-à-vis de la gestion plus qu’approximative de certains maires. Et pour cause, les milliards coulent à flots, les projets sont inscrits à tour de bras, mais la consommation des budgets et la réalisation des projets tournent toujours au ralenti. Un chiffre témoigne de cet immobilisme : seulement 35% des PCD ont été consommés à la date du 1er janvier dernier. Pour illustrer d’avantage cet état de «somnolence» au niveau des APC, on citera à titre d’exemple que les trois communes qui composent la daïra de Bouira (Bouira, Ath Laâziz et Ain Turk) auront consommé jusqu’au 1er janvier dernier 38% de leur budget. Le «bonnet d’âne» revient incontestablement à la commune d’Ain Turk avec un peu glorieux 0% de taux de consommation. Autre exemple, celui de la daïra de Sour El Ghozlane et l’ensemble de ses communes, où le taux de consommation n’excède pas les 16%, sur un total de 72 projets lancés en 2014. Outre cette mauvaise gestion des deniers publics, la plupart des élus du peuple n’ont manifestement pas les bases nécessaires afin de gérer leurs communes comme il se doit. Ce constat a été fait par le DRAG de Bouira. Ce responsable avait indiqué entre autres que certaines APC n’ont pas réussi à voter leur règlement intérieur, et ce deux ans après leurs élections. Outre les méconnaissances ou le manque de maîtrise des textes de lois et autres aspects législatifs, certains élus ont une connaissance «très limitée» de leurs fonctions et procèdent à une légalisation anarchique des documents au mépris de la réglementation en vigueur, etc. Bref des élus qui se limitent à « quémander» quelques sous auprès des pouvoirs publics, comme le soulignent certains directeurs de l’exécutif. «Certains maires sont comme les faux mendiants qu’on croise sur nos trottoirs», nous a-t-on déclaré. De plus, certains édiles non seulement font montre d’une certaine «négligence» dans la gestion de leur commune, mais en plus, traînent quelques «casseroles» derrière eux. Ainsi, au mois de juillet dernier, les citoyens de la commune d’El Hachimia, avaient ouvertement accusé l’actuel maire de cette localité d’obédience RND, «d’avoir détourné l’opération couffins du Ramadhan 2012 de sa vocation», et ce, preuves et documents à l’appui. Récemment encore, l’actuel P/APC d’El Adjiba d’étiquette FFS, a été condamné par le tribunal de Lakhdaria à deux mois de prison avec sursis et à verser 25.000 DA à la partie adverse et 20 000 DA à titre d’amende judiciaire. Motif ? Menaces avec insultes et atteinte à l’honneur de son premier adjoint. Le maire de Lakhdaria, d’obédience FFS s’est, quant à lui, empêtré dans une scabreuse affaire d’achats de matériels informatiques et bureautiques et devrait prochainement comparaître devant le tribunal d’Ain Bessam. À travers tout ce qui a été relaté il est plus qu’aisé de sortir avec un constat global : Bouira est malade de ses élus locaux. Les sommes faramineuses injectées, les directives aussi strictes soient-elles et les efforts consentis par les uns et les autres, restent vains face à l’immobilisme, voire l’incompétence des élus locaux.
Ramdane Bourahla

