“Matoub était une locomotive”

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La dépêche de Kabylie : Nous venons de visionner “Le dernier chameau”. Nous avons constaté que, malgré l’exil, vous demeurez ancré et enraciné dans votre pays natal. Nous nous attendions à ce que vous vous inspiriez des moments vécus en France dans l’écriture de votre one man show. Mais nous constatons que Fellag est resté lui-même. Pourquoi ?nn Mohamed Fellag : C’est très simple. Je suis fait ainsi. Je suis chimiquement un produit de l’Algérie. J’ai vécu toutes les péripéties de ma vie ici. Ma construction psychologique, mon univers, mon imagination et ma vision du monde ont été nourris d’ici. Je ne peux pas m’inventer une autre origine. Mon écriture n’est que le produit de ce que nous sommes. On ne peut pas écrire autre chose que ce que nous sommes. Quand nous avons imaginé et inventé des choses. D’ailleurs, j’ai écrit des histoires qui se déroulent au Viêtnam, une autre qui se passe à Los Angeles. C’est une Nouvelle policière qui se déroule dans le milieu américain, mais cela aussi fait partie de mon histoire algérienne. A Tizi Ouzou ou à Alger, quand j’étais adolescent, j’allais au cinéma voir des films américains. J’avais lu des centaines de romans policiers, j’ai lu Faulkner. De Tizi Ouzou ou d’Alger, mon imaginaire universel était né d’ici. C’est ma façon algérienne de voir une histoire qui se passe aux Etats-Unis, au Canada ou ailleurs.

Dans “Le dernier chameau”, vous évoquez longuement votre enfance. Nous sommes des Kabyles et nous avons vécu beaucoup de moments tels que ceux que vous avez vécus. Pourquoi ce retour subit à l’enfance ?nn On ne peut pas mieux parler de l’Algérie d’aujourd’hui qu’en allant chercher dans une époque qui était importante. Cette époque nous a construits. Je parle des premières années de l’indépendance. En 1962, j’avais 12 ans, je sortais de l’enfance, une enfance en pleine guerre. Dans “Le dernier chameau”, l’enfant essaye de s’expliquer le monde de son point de vue à lui parce qu’il n’allait pas à l’école, il ne voyait pas de télévision, les parents ne lui parlaient pas… Très souvent, c’était l’analphabétisme. La société algérienne était en marge totale de la culture. C’était une société rurale qui ne comprenait pas trop ce qui se passait. Cet enfant tente d’expliquer ces bouleversements : l’émigration, la radio, les militaires, la langue, l’école. Tout ça est une espèce d’embrouillamini qui provoque le déséquilibre. Cet enfant essaye de survivre. En même temps, ce n’est pas du tout pour raconter ma propre histoire qui n’a aucun intérêt. Si ce n’était que autobiographique, ça n’aurait intéressé personne. A travers ces petites histoires que j’ai vécues, que j’invente et que j’ai transformées, les autres doivent se reconnaître dedans. L’objectif, c’est de donner la sensibilité d’une époque que j’ai voulu faire à travers la vision d’un adolescent. Un homme de théâtre, un humoriste ou un conteur ne doit pas se limiter à raconter l’actualité. Il y a des quotidiens en Algérie qui font le travail. Ces journaux peuvent raconter 1 000 fois plus juste que moi l’information du quotidien. Moi, en tant qu’artiste, je pense être subjectif. Aller dans l’histoire, ramasser des matériaux subjectifs, les construire pour les envoyer au public. Ces souvenirs d’enfance sont un voyage dans l’imaginaire.

Dans “Le dernier chameau”, vous rappelez la déclaration de Ben Bella : “Nous sommes arabes”, clamée trois fois. Votre personnage réagit en disant à son père : J’ai peur d’être trois fois la même chose. Comment ce genre d’idées vous viennent-elles ?nn Il y a eu deux thèses qui ont été réalisées sur mon travail en France. Je me souviens d’un passage où l’un des auteurs disait qu’avec une seule phrase, se raconte tout un contexte. C’est comme en poésie. Il s’agit de choses très difficiles à expliquer. D’abord, il y a du travail. Il faut réfléchir à la thématique. Quand j’ai un sujet, je planche dessus pendant des jours. Il faut essorer les événements de l’époque, et d’en tirer la sève. Ensuite, j’essaye de me dire comment faire. Trouver une formule qui puisse en deux secondes, rentrer dans le cerveau d’un spectateur et comme un atome, explose dans des images. Le spectateur lui-même doit inventer des images qui sont contenues dans la petite phrase. Cette histoire de “Arabe, arabe, arabe” a été dite par Ben Bella en 1962. Pourtant, l’Algérie est une société multiple culturellement, ouverte sur d’autres cultures universelles, notamment le berbère, la langue algérienne et le français”. Normalement, l’indépendance devait prendre en charge ces richesses extraordinaires. Un peuple qui a trois langues, c’est trois dimensions culturelles magnifiques qui peuvent nous mener très loin. Tout d’un coup, on a fermé tout ça. Cet enfant qui parle trois langues réagit en disant avoir peur d’être trois fois la même chose. Et trois fois la même chose, c’est trois fois rien. C’est-à-dire qu’on allait couper deux dimensions pour n’en garder qu’une. On devient hégémonique et absolu. On sait tous les problèmes venus après à cause de cela. C’était une castration d’une partie de l’Algérie.

Vous parlez beaucoup de l’amour dans tous vos textes. Est-ce que vaiment l’amour est aussi important que vous le disiez. Est-il au centre de vos maux. Quand nous écoutons Fellag, nous avons l’impression que le nœud gordien de notre crise est l’absence de l’amour. Est-ce vrai ?nn Absolument, l’amour est une chose qui appartient à la nature. Elle a des dimensions psychologiques tellement importantes. Freud, depuis un siècle, a découvert que tout est sexuel. Dès qu’il y a un déséquilibre sexuel dans une société ou chez un individu, on vire vers la folie. L’amour étant une production naturelle de l’homme, si la société ne permet pas l’expression de ses sentiments, il y a un empêchement d’expression comme la langue, comme la culture, l’amour est au-delà. Si vous demandez à un jeune de choisir entre différentes choses, il choisira l’amour. Nous sommes dans une société qui musèle totalement le sentiment d’amour. C’est parce que nous sommes une société tribale depuis toujours. Les sociologues le disent beaucoup mieux que moi. Il y a aussi la grande problématique qui est l’une des catastrophes de l’Algérie : la séparation des hommes et des femmes. Comment peut-on inventer quelque chose d’heureux dans une société où à la base déjà, l’homme et la femme ne communiquent pas. Une partie de la société vire totalement l’autre. J’essaye de raconter des histoires d’amour rigolotes pour tenter de faire une espèce de soupape.Un grand humoriste américain des années soixante disait : “Je prononcerai le mot nègre autant de fois qu’il le faut jusqu’à ce qu’il perde son sens”. Moi, je raconterai toujours des histoires d’amour fortes pour notre public jusqu’à ce que l’amour devienne normal.

“Le dernier chameau” n’est-il pas l’incarnation de votre histoire personnelle ? nn J’ai pris le prétexte de cet enfant qui rencontre un chameau dans un cirque pendant la période coloniale. Ce chameau est complètement dénaturé, dépersonnalisé, exploité, laminé et ignoré par le régime colonial. Mais le garçon espère qu’à l’indépendance, il allait prendre son essor. Et subitement, le chameau ne parle plus. C’est la symbolique qu’on connaît à travers la fermeture de toute expression. Les premiers grands poètes algériens ont été ou arrêtés ou exilés. En même temps, ce chameau garde l’espoir tout comme l’enfant. Le cirque, c’est qui ? C’est la liberté.

Vous évoquez aussi le problème de l’identité…nn Il y a une anarchie du point de vue identitaire. Il y a un chaos identitaire parce qu’on n’a pas pris en charge la multiculturalité de ce pays. Cette multiculturalité n’existe pas que depuis 1962. Elle est là depuis toujours. En Algérie et dans tout le Maghreb avec le soubassement culturel berbère qui existe depuis toujours, il y a toujours eu trois langues qui se sont côtoyées. Et en 1962, on nous dit que c’était fini et qu’il n’y allait y avoir qu’une seule langue. On a mis de côté, tout d’un coup, les éléments culturels constitutifs importants intégrés complètement depuis des millénaires. C’est comme si on empêchait le pétrole de sortir de la terre. Quand on essaye d’empêcher, ça provoque des dégâts et engendre des violences. Les éléments sont là mais ils sont complètement chaotisés. Le pouvoir a une responsabilité absolument énorme au niveau de cette cassure psychologique. Nous n’avons pas de matelas identitaire sur lequel on peut s’endormir confortablement. En Algérie, on parle actuellement de l’analphabétisme trilingue.C’est-à-dire, on ne maîtrise plus la langue française tel qu’il se doit, personne ne parle vraiment la langue arabe et le berbère, c’est pareil. Au lieu que ces trois langues s’enrichissent chacune à sa façon, en acceptant l’enrichissement de l’une par l’autre, on a brisé les trois.

A travers “Le dernier chameau”, on peut comprendre que Fellag regrette son enfance. Que symbolise pour vous le chameau ? Est-ce la fin de l’innocence ? Auriez-vous aimé vivre autrement votre enfance ?nn Mon enfance n’était pas belle. C’était la guerre, la mort, la faim, la misère, le froid, la séparation, le tragique et la peur.

Le génie de Fellag n’est-il pas né justement de cette enfance difficile ?nn La nature des événements dans lesquels on naît ne se commande pas. J’utilise des anecdotes de mon enfance sans raconter une histoire générale du pays. J’ai la nostalgie du désir de liberté et de l’indépendance magnifiquement réussie qu’on n’a pas eue.

C’est celle-là la blessure que je porte. Nous avons espéré au lendemain de l’indépendance une Algérie belle et formidable. Nous sommes ce qui est venu après.

La version disponible est en français. Pourquoi n’avez-vous pas réalisé une version en langue kabyle pour notre public ?nn Parce que je vis en France aujourd’hui. Le public est multiple. En plus, c’et la langue de ce pays jusqu’à preuve du contraire. Dans quarante ans, peut-être ça va être le kabyle là-bas. Le Français me permet de m’adresser à tout le monde. Ces spectacles réunissent des milliers de spectateurs de France : des arabophones, des berbérophones, des francophones, des beurs qui ne parlent ni kabyleni arabe, des Sénégalais, des Camérounais… Les Français qui sont dans la salle regardent les Algériens et ces derniers regardent les Français. Ils sont fiers de regarder quelqu’un qui leur ressemble et qui use de la langue française. Mon but à travers mes spectacles est de contribuer à semer la paix, l’amour, la vie, la tolérance et l’ouverture des uns envers les autres. Je crée une espèce de démocratie pendant deux heures. Ces spectacles créent une synergie qui m’intéresse.

Vous injectez de temps à autre des expressions en kabyle, pourquoi ?nn Ça donne des couleurs. C’est un petit cadeau au public algérien. Ça ponctue le spectacle car je rappelle aux gens que je suis Algérien même si je parle en Français. Ceci crée une petite frustration chez les Français parce qu’ils ne comprennent pas.

Est-ce que vous improvisez sur scène ?nn De temps en temps, j’improvise. Mais souvent le texte est écrit et joué mot à mot. L’improvisation ne se commande pas. Elle jaillit. En jouant, je fais comme si je venais d’inventer. C’est la technique du comédien. Le but consiste à donner de la fraîcheur.

Vous êtes acteur, comédien, romancier… Vos énergies ne sont-elles pas dispersées. Plutôt que de vous consacrer à un seul domaine, vous touchez un peu à tout…nn La preuve que cela me gêne pas, c’est le fait de continuer à produire. J’ai un film qui sort en avril avec Depardieu. En avril, je ferais un autre film au Maroc. Un autre en juillet. Je vais adapter mon roman “Rue des petites Daurades”, au cinéma. Evidemment, on fait toujours une chose au détriment d’une autre. Moi, je viens du “one man show”. Le public de France m’a découvert dans ce domaine. Je dois donc de temps en temps revenir avec un “one man show” pour ne pas perdre mon public. Le jour où le cinéma fera appel à moi, je foncerai. Ces domaines se complètent. Il s’agit du même univers. Peut être que “le dernier chameau” va être mon dernier one man show. Pendant deux ans, je ne ferai que du cinéma.

Est-ce qu’on peut imaginer Fellag jouer dans un film en incarnant un rôle sérieux, sans rire ?Je l’ai fait dans “le Gone du châaba”.

Même dans ce film vous faites rire les téléspectateurs…Oui, je fais rire les gens mais de façon tragique. Dans le film qui sortira le 25 avril, je ne ferais pas du tout rire. Au contraire, j’aimerais bien faire pleurer au cinéma comme j’aime faire rire au théâtre.

Ces derniers temps, vous êtes plus porté sur l’écriture de romans, n’est-ce pas ?Comment est née cet intérêt et cette passion ?L’écriture est née en même temps que le désir d’être acteur. Depuis l’âge de 18 ans, j’essayais d’écrire de petites histoires. Je savais que j’étais très jeune encore. Je n’avais encore rien à raconter. Pour écrire, il faut avoir énormément emmagasiné. Il faut d’abord avoir vécu. Généralement c’est à partir de l’âge de 35 ans qu’on commence à ressortir ce qu’on a accumulé. Une certaine distance avec la mémoire est nécessaire. On ne sait pas qu’on fait des choses quand on a vingt ans. Quant on est jeune, on construit des choses, on ramasse, en court, on bouge. Toute cette récolte s’effectue de manière inconsciente.C ‘est un peu comme en musique. Les doigts savent où sont les notes. Mais les notes sont dans la tête et non sur la guitare. C’est pourquoi chacun a sa façon de jouer avec un instrument. Quand j’ai commencé à écrire, je savais que j’avais des lacunes. Quand je suis rentré à l’école, j’avais neuf ans. J’ai passé la 6 e à quatorze ans. Donc, j’étais un vieux monsieur. Et à 18 ans, j’ai passé la 3e. J’étais un vieillard. Mon fils a neuf ans, avait lu plus de livres que moi à quinze ans. A neuf ans, je ne savais même pas écrire mon nom. Je ne savais même pas que l’écriture existait. J’écris beaucoup, j’ai plein de projets de romans. Quand j’étais jeune, j’écrivais au café à Tizi Ouzou. Nous étions une bande. Il y avait Rachid Sadeg, Madjid Sadeg, Belaïd Serkhane qui est au Canada maintenant. Nous voulions tous devenir des écrivains, des poètes, des peintres…

A l’époque de vos premiers pas, avez-vous pensé atteindre cette dimension internationale ?nn Je savais que j’avais une énergie qui me poussait et qui allait m’emmener quelque part mais j’ignorais en arriver là.

D’où puisez-vous cette grande énergie de travail ?nn Le secret, c’est la passion, c’est l’amour de ce qu’on fait. Il y a le désir de raconter, de dire. Il y a aussi le plaisir de rassembler des mots, d’inventer des images, de capter des émotions et de les transmettre à l’autre. Il y a des histoires qui naissent constamment. J’ai une régularité de travail qui est quasiment un métronome. Tous les matins, je me réveille à 5h et j’écris jusqu’à 9h. C’est une discipline. Plus on travaille, plus on apprend, plus on va loin plus on a de désirs… Parfois, je travaille pendant six mois, huit heures par jour.

Comment vivez-vous votre exil ? Comment supportez-vous l’arrachement ?nn Un poète libanais a dit que ce sont les 3 premières années d’exil qui sont terrifiantes. J’ai vécu ça. Après on commence à planter des racines. Même si la tête reste ici, il y a des branches qui poussent la-bas. Ce qui m’aide à tenir en France, c’est le fait que mon travail a été accepté. Je suis accepté totalement dans la société française. Mon travail me permet d’être heureux en France avec toujours la douleur de l’arrachement du pays natal dont on ne va pas se départir. La nostalgie peut être destructrice si on est tournés h24 vers le pays natal. Il ne faut pas se fixer sur le passé. Il faut se tourner vers l’avenir. Je pense qu’il faut construire sa vie dans le pays qui vous a accueilli. Exploiter au maximum les possibilité que ce pays vous donne. Si mon art n’avait pas été reconnu en France, je serais déjà revenu.

Est ce qu’il vous arrive d’être triste, vous qui riez et faites rire les autres ?nn En général, je suis triste. C’est pour cela que je ris. les plus grands humoristes du cinéma américain ou français ont toujours été des gens mélancoliques. L’humour est une façon de ne pas de ne pas sombrer totalement dans le désarroi.

Etes-vous hanté par les questions existentielles ?nn Bien sûr. C’est pour cela que j’écrit. Il y a dans mon écriture un questionnement sur l’existence, sur le pourquoi et le comment, sur la nature de notre présence ici. On ne peut pas être écrivain, si quelque part il n’y a pas les questionnements et une inquiétude existentialiste.

Quel est l’événement qui vous a le plus marqué durant toute votre carrière artistique ?nn L’événement le plus négatif et le plus terrifiant qui m’est arrivé, était le 2 juin 1991 quand il y a eu l’état d’urgence. Je devais jouer à Riadh El Feth. Nous avons signé pour 25 représentations. C’état avant la mort du Président Boudiaf. le 1 juin au soir, j’avais pris l’avion. Je suis allé au théâtre pour préparer les éclairages. Le public était là. Une demi-heure avant de commencer à jouer, il y a eu l’annonce de l’état de siège. C’était le ministre de la Culture qui nous a appelé directement au théâtre pour nous demander d’arrêter. C’était le point de départ de toute la tragédie.

Vous avez partagé une grande amitié avec Matoub Lounès. Quelle image avez-vous gardé de lui ?nn Matoub, c’était la locomotive folle. C’était le cheval fou de la culture, de la démocratie et de l’amour. Il était un grand blessé de l’amour. C’était un garçon très triste et qui aimait beaucoup rire. C’était un numéro. Moi, il m’appelait Voltaire. Il me disait : “Salut Voltaire, comment tu vas ?”. C’était un excellent vivant, un écorché vif, il avait une lucidité profonde par rapport aux problèmes de son pays. Il était un excellent camarade, un bon compagnon de vie. C’était très très agréable d’avoir Matoub avec soi. C’était un événement à chaque fois. ll avait un côté unique. Il comprenait tellement bien la société. Il inventait des choses très fraîches auxquelles nous ne nous attendions pas. Il était très enrichissant. C’est une immense perte. J’ai écrit un texte sur lui. Je l’ai appelé le James Dean des montagnes.

Quels sont vos projets ?nn Je travaille, actuellement, sur un roman. Mon éditeur m’a demandé de prendre tout mon temps.

Vous éditez chez quel éditeur ?nn “J.C. Latté”. Mon prochain roman s’intitule “L’Allumeur de rêves berbères” qui sort normalement en novembre prochain. J’y travaille depuis trois ans. J’ai un recueil de nouvelles. J’adapterai le roman “Rues des petites daurades”, qui me prendra un an et demi.

Allez-vous animer des spectacles en Algérie ?nn Tout est lié à ma disponibilité. Il me faut au moins deux mois de liberté pour pouvoir faire une tournée, car je devrais jouer à Tizi Ouzou, Alger, Bgayet mais aussi à Constantine, Oran, Annaba. Dans chaque ville, je dois au moins restera dix jours. Dès que l’opportunité se présentera, je le ferai. Mais j’envisage sérieusement une tournée ici.

Quel est votre avis sur l’évolution des choses en Kabylie ces derniers temps et quel est votre message aux jeunes de Kabylie ?nn Il m’est très difficile de faire de la morale. La paix qui est revenue doit durer. Puisqu’on ne peut pas être tout le temps dans l’instabilité. Et j’espère que l’Etat écoutera toutes les demandes de travail et de bonheur de tous ces jeunes. Qu’il y ait un réel ancrage de la liberté dans cette région. Je tire mon chapeau à tous ces jeunes qui ont beaucoup souffert. Mon esprit est avec eux. Je les embrasse tous affectueusement.

Entretien réalisé par:Khaled Zahem et Aomar Mohellebi

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