Reprise des travaux des champs

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Profitant des belles journées de jeudi et de vendredi derniers, les paysans ont repris le chemin des champs, après plus d’un mois de confinement à la maison, dû aux mauvaises conditions climatiques qui ont sévi sur la région d’ Ain El Hammam. Bien avant neuf heures, les sentiers rocailleux qui mènent à la vallée, grouillaient de monde. Les premiers arrivés ont déjà allumé un feu qui les réchauffera, avant d’entamer la longue journée. Les bruits des scies et des haches, caractéristiques de la saison, les saluts que se renvoient les voisins, fusent de partout, comme au début de la campagne oléicole. Pour hâter le travail et surtout rattraper le retard, la plupart des gens se rendent en famille aux oliveraies. Nous rencontrons des groupes, allant jusqu’à huit personnes, en tenue des champs, des sacs à provision sur le dos, et autre matériel à la main. Ils se hâtent et semblent décidés à en découdre. Pour Hamid et quelques autres, « il reste encore des olives sur les arbres alors que la neige en a fait tomber une bonne partie. Je ne suis pas descendu, depuis près de quarante jours. Je profite de la journée pour  ramasser les derniers fruits. » Quant à son compagnon « les olives sont déjà passées au pressoir, mais le champ a constamment besoin de nous. On n’y va pas,  en période de récolte, seulement. » Puis, parlant de ce champ qui a besoin de bras en toute saison, il lance : « si vous le laissez, il vous laisse. Il me reste encore plusieurs arbres à élaguer et beaucoup de nettoyage à effectuer, en prévision de l’année prochaine. » Enchaînant sur le prix de l’huile, il ajoute « si je dois compter les efforts consentis pour avoir un litre d’huile, je ne la vendrai à aucun prix. » Malgré un froid matinal très vif, ils n’ont pas hésité à répondre à l’appel du champ où comme dit un sexagénaire « J’y suis dans mon élément. Je ne peux rester sans côtoyer mes arbres et humer les odeurs exhalées par les plantes en toute saison ». La hache et le sécateur, comme seuls outils en main, il se dirige vers sa propriété qui se trouve au niveau de la rivière. Il sait qu’il rentrera, harassé mais heureux, tout comme les autres qui ne reviendront qu’à la fin de la journée, le plus tard possible, après avoir accompli le gros, ou toute la tâche pour laquelle ils se sont déplacés.

A.O.T.

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