Le comité des propriétaires de Raffour saisit le wali

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L’affaire du défrichement effréné des terrains forestiers au lieu dit Adrar Seguène, dans la commune d’Ath Mansour, s’est de nouveau aggravée suite à une ruée sans précédant des « défricheurs » qui font même recours à des engins de travaux publics pour dénuder d’importantes surfaces du tissu végétal relevant du secteur domanial géré par le service des forêts. Cette spectaculaire curée, perpétrée sur les terrains forestiers, a abouti sur des conflits en série entre les citoyens du aârch Iwakuren, propriétaires de terrains agricoles limitrophes, et un groupe important de citoyens du aârch Ath Mansour qui se sont emparés des terrains forestiers avec utilisation de gros moyens. En effet, des accrochages allant jusqu’aux agressions physiques sont régulièrement enregistrés sur les lieux et s’en vont crescendo au point où une vive tension s’est installée entre les deux aârch voisins et fait planer les risques d’un affrontement aux conséquences désastreuses. À souligner que les 17  regroupements de familles d’Iwakkuren sont propriétaires de terrains se trouvant sur les territoires des aârchs Ath Mansour. Ces terrains sont exploités depuis plusieurs générations. À l’origine de ce conflit, la primauté sur les terrains forestiers que les uns veulent défricher pour soit les cultiver soit les vendre, comme l’attestent plusieurs témoins. Aussi le comité de Raffour, et devant la recrudescence des provocations et d’agressions dont sont victimes les agriculteurs de cette localité qui se rendent dans leurs propriétés à Adrar Seguène, a appelé avant-hier, à une assemblée générale à Akham Laarch à laquelle nous avions été conviés pour se concerter et débattre des procédures à suivre pour mettre un terme aux provocations et au défrichement d’envergure des terrains forestiers mitoyens de leurs propriétés. Ainsi, c’était dans une salle archicomble que les membres de ce comité ont dressé un état des lieux détaillé en soulignant que la situation est explosive et peut dégénérer à tout moment, accusant les autorités locales d’avoir tourné le dos à cette grave affaire et faire peu de cas de ce sérieux litige. Aussi un rapport détaillé relatant cette affaire a été rédigé sur place et adressé au wali dont une copie nous a été remise accompagnée d’une pétition comportant pas moins de 200 signatures des propriétaires, directement concernés, sollicitant l’intervention, en urgence, du premier magistrat de la wilaya. Du côté des services de la circonscription des forêts de M’Chedallah, nous apprenons que pas moins de 80 procès verbaux d’effraction avec assignation en justice ont été dressés entre 2012 et 2015, soit depuis le démarrage de ces défrichements qui se sont soldés, selon notre source, par la destruction du tissu végétal sur une superficie de 50 hectares. Rappelons que lors de sa visité d’inspection des projets d’AEP dans la commune d’Ath Mansour durant l’été passé le wali, interpellé à ce sujet et conscient de sa gravité a énergiquement réagi en donnant des instructions fermes au directeur des forêts de la wilaya, membre de la délégation qui l’accompagnait, de procéder immédiatement au recensement des contrevenants et d’engager sur le champ des poursuites judiciaires à leur encontre. Un procédé dissuasif qui ne semble pas avoir produit l’effet escompté vu que les défrichements ont redoublé d’ardeur. Un cas qui a créé une vive tension entre les deux aârchs qui appellent à une ingérence urgente des pouvoirs publics et des notables de la région pour éviter le pire. Affaire à suivre.

Oulaid Soualah

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