L’œuvre de Mammeri revisitée

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Des journées de commémoration consacrées à la vie et à l’œuvre de Mouloud Mammeri ont démarré, jeudi dernier, à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou, à l’occasion du 26ème anniversaire de sa disparition. La journée d’hier fut réservée à l’étude du legs de l’écrivain anthropologue.

Une occasion pour les enseignants et chercheurs participant d’exposer leurs recherches sur les œuvres Mammeriennes.  La journée d’étude était organisée par le laboratoire de recherche « Langues et cultures étrangères » de l’université de Tizi-Ouzou qui porte le nom de l’illustre anthropologue et écrivain. A travers les conférences programmées, certaines œuvres incontournables de Mammeri ont été abordées par les intervenants. C’est le cas notamment de « La traversé » jugée comme étant « un discours énonciateur du devenir du pays » par Mohand Akli Rezzik. L’enseignant à l’université de Mohamed Bouguera de Boumerdès a estimé lors de sa conférence ayant pour thème « Ce que La Traversé doit au temps », que le livre consacre « un renouveau esthétique » tout en étant « réfléchi et volontairement osé étant une fiction faisant appel au dire-vrai ». Avant lui, les intervenants ont mis en avant l’engagement littéraire de Mammeri pour la sauvegarde de l’identité et de la culture berbères. Kaci Sadi, enseignant chercheur au département « Culture et langue amazighes » de l’université Mouloud Mammeri explique comment « pour se réapproprier le local et pour pouvoir intégrer le monde, Mammeri a pu mettre en place, après de longues recherches sur le terrain, un dictionnaire kabyle, établir les règles élémentaires de la grammaire kabyle, en plus de son recueils de textes anciens ». Ajoutant que « l’action de Mammeri pour faire connaître la culture des ses ancêtres au monde était intelligente, consistant à apprivoiser l’universel en apprenant d’autres langues, traduire les écrit et enfin parvenir à universaliser le local ». La journée d’évocation placé sous le thème « Mouloud Mammeri, l’Homme, l’Œuvre et la Révolution » a réuni de nombreux chercheurs et universitaires et les conférences programmées se sont succédé jusqu’en milieu d’après-midi au petit théâtre de la Maison de la culture. A noter que le coup d’envoi de la manifestation a été donné par le premier responsable local du secteur de la culture, M. El Hadi Ould Ali. Intervenant dans son allocution d’ouverture, il a souligné l’importance de telles manifestations. Relevant les améliorations entre l’évocation de ce 26ème anniversaire de la disparition du grand écrivain et les précédentes célébrations, le directeur a rappelé qu’en plus de cette initiative abritée par la Maison de la culture, il y a aussi celle tenue à Ath Yenni d’où est issu l’illustre linguiste amazigh. Un écrivain dont le parcours, notamment scientifique et romanesque, a été dédié à la période coloniale. Le directeur du secteur de la culture ne manquera d’ailleurs pas de  rappeler que cet hommage intervient aussi dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance du pays. Il est à noter qu’en parallèle à cette journée d’étude, une exposition se tient, depuis jeudi, au niveau du hall de la maison de la culture. Cette exposition met en avant les écrits journalistiques traitant de la vie et de l’œuvre de Mouloud Mammeri, mais des espaces sont également dédiés à quelques uns de ses textes intégrales à travers les organes de presse. Les visiteurs avaient ainsi l’occasion de lire ou de relire certains des écrits de Mammeri.  Ceci, en plus de l’exposition et vente de livre, organisée à la même occasion, où les livres et autres recueils d’écrits de Mouloud Mammeri ont tenu une place dominante.

T. Ch.

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