De nombreux citoyens ont marché, hier mardi, à Azazga, pour rétablir le staff exécutif communal empêché d’intégrer son siège depuis 5 mois déjà.
La marche s’est ébranlée à 9h30 à partir de la station des fourgons de Hendou, pour aboutir au nouveau siège de la daïra. Les marcheurs scandaient des slogans hostiles au chef de daïra auquel ils demandent de partir, car « Azazga est plus grande que lui », disaient-ils. Sur les banderoles qu’ils brandissaient, la même hostilité était exprimée et le rétablissement de l’exécutif communal exigé. « Le blocage de l’APC a engendré la délocalisation de la Wilaya déléguée », « chef de daïra berra », « Non à la substitution des élus », « Souveraineté populaire confisquée », pouvait-on encore lire. Autant de griefs que cette masse voulait à tout prix décrier et surtout transmettre aux autorités locales son désapprobation car coupables, selon eux, de ce pourrissement général caractérisant la ville d’Azazga. Les mêmes griefs ont été manifestés lors des différentes prises de paroles devant le portail du siège de la daïra. Il était un peu moins de 10 heures quand les marcheurs sont arrivés devant le siège de la daïra déjà quadrillée par un dispositif policier. Un premier cordon de force de l’ordre s’est installé à quelques mètres même de l’entrée principale, un deuxième dispositif a été installé derrière le portail. Lors de son intervention, un des manifestants a d’ailleurs fustigé cette présence policière : « Regardez mes frères, l’APC est bloquée depuis 5 mois et aucun policier n’a été dépêché sur les lieux pour empêcher cela. Et voilà que pour nous, qui voulons rétablir la vérité le pouvoir nous envoie un dispositif pareil ». Les intervenants se succèderont, invectivant clairement le chef de daïra qui « pouvait bien intervenir pour la réouverture du siège de l’APC une fois que la commission chargée d’inspecter la gestion de l’exécutif n’avait rien trouvé. Et c’est pourtant ce que les autorités avaient promis la première fois », martelèrent-ils. Les intervenants, à tour de rôle, et à l’aide d’un mégaphone, répondirent aux accusations de ceux qui ont fermé le siège de l’APC, les qualifiant à leur tour de squatteurs et les accusant de tous les maux que vit leur commune : « Ils ont été manipulés pour ça », « Ils ont des intérêts qu’ils doivent défendre en expulsant les actuels détenteurs du mandat », clameront-ils. Le rassemblement dura ainsi près de 2 heures, sans qu’il y ait le moindre signe de heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre. Mais vers midi et demi, contre toute attente, des escarmouches ont éclaté entre les deux camps et durèrent plusieurs minutes. Un blessé a même été transporté à l’hôpital d’Azazga. Les manifestants voulaient à tout prix entrer au siège de la daïra avec l’intention de le fermer à son tour, mais ils en ont été empêchés. Ils décidèrent néanmoins de rester sur les lieux jusqu’à la fin de l’après-midi. Certains nous apprendront qu’il allait y avoir une réunion pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Les prochains jours risquent de voir empirer la situation à Azazga, si les autorités ne trouvent pas très vite une solution à ce conflit qui n’a que trop duré.
D Ferhat