Les dégâts causés par les violentes tempêtes de neige, pluies et vents ne cessent de prendre de l’ampleur de jour en jour dans l’ensemble des localités de cette commune sinistrée.
Une secousse tellurique de forte magnitude n’aurait pas fait autant de dégâts avec la manifestation de cratères cauchemardesques, de terrifiants glissements de terrains et d’impressionnantes coulées de boue, offrant un décor des plus lugubres. Un bilan provisoire dressé par les services techniques de la commune fera ressortir que pas moins de 55 habitations menacent carrément ruines, soit 25 maisons à Takerboust chef-lieu de commune, 20 autres à Selloum et 10 à Ivehlal. A préciser que les occupants d’une maison à Takerboust et 03 autres à Selloum dont les maisons se sont en partie effondrées ont fait l’objet d’arrêtés d’évacuation que leur a signifiés individuellement l’APC. Cela dans un premier temps sachant que des quartiers entiers sont directement menacés par les mouvements géologiques fait de glissements et d’affaissements de terrain qui progressent sans cesse et se rapprochent dangereusement des maisons. Cela concernant les habitations privées, sur un autre volet, nous apprenons auprès de ces services techniques qu’aucune infrastructure étatique d’utilité publique n’a été épargnée par ces violentes et longues manifestations des éléments naturels dont les conséquences prennent des proportions alarmantes avec le retour du beau temps. Ainsi l’ensemble des réseaux de transport et de distribution de l’AEP, électricité et assainissement ont été durement affectés et présentent à l’heure actuelle d’innombrables points noirs qui nécessitent une prise en charge immédiate pour éviter l’aggravation et d’éventuels accidents. Les infrastructures routières y compris celle névralgiques telle que la RN15 et le CW 10 ne sont pas en reste. Ces dernières ont subi des affaissements, glissement et autre éboulements. Le CW qui relie Takerboust à Tazmalt via Ivehlal et Ath Hamdoun risque carrément d’être fermé à la circulation dans un proche avenir. Un tel scénario, s’il venait à se produire, isolerait complètement cette commune en plus de menacer aussi d’entraîner d’autres ouvrages réalisés sur les accotements le long de ces deux routes stratégiques à l’image des réseaux du gaz naturel, des lignes électriques de moyenne et basse tension et ceux de l’AEP qui ont déjà subi leur part de dégâts. Les mêmes services techniques ont constaté que 03 écoles primaires ont été touchées aussi de plein fouet. Il s’agit des écoles primaires Melikchi Said et Terrad Hocine à Takerboust et celle baptisée au nom du Chahid Guerrout Meziane à Ighil Ouchekrid. Une unité de soins a été sensiblement fragilisée et le parc communal sis à Vouaklane a été lui, enseveli sous une impressionnante coulée de boue. Et cela pour n’évoquer que les dégâts les plus apparents qui mettent les citoyens en danger. Dans le constat établi par l’APC, il est fait mention que la plupart des pistes agricoles et forestières ont été aussi durement affectées.
Malgré les engagements du wali, rien n’est encore entrepris
Nous apprenons par ailleurs que malgré le déplacement à plusieurs reprises à travers la commune de la commission technique de daïra sanctionnée par des procès verbaux de constations, rien n’a été entrepris à ce jour sur le terrain, ne serait-ce que pour limiter les dégâts et sécuriser la population. Pourtant, le wali de Bouira Nacer Maaskri avait rappelé le 9 mars dernier lors d’une visite à Taghzout «l’engagement de l’Etat aux côtés des populations sinistrées». «L’Etat s’engage entièrement aux côtés des populations, et ce, en garantissant une meilleure stabilité du sol (…)», avait-il déclaré lors cette visite où il a eu à constater les dégâts occasionnés par les intempéries dans cette commune. Au terme de sa visite, le wali avait insisté sur le fait que «les cas les plus sérieux » doivent être pris en charge dans les plus brefs délais et que les opérations de bornage et de soutènement seront lancées «incessamment». Seulement et une semaine après ces déclaration publiques, aucune action concrète sur le terrain n’a été entreprise. Lors de notre tournée à travers plusieurs importantes agglomérations de la communes d’Aghbalou dimanche dernier, nous avons constaté un fort perceptible mouvement de colère et de révolte des citoyens notamment ceux qui ont quitté leur maisons par mesure de sécurité et qui se voient abandonnés à leur triste sort. Un mouvement de révolte légitime qui se propage comme une traînée de poudre et qu’il y a lieu de juguler avant les inévitables débordements. Il y a lieu d’agir vite.
Oulaid Soualah