Les autorités publiques ne savent plus quoi inventer pour rendre la vie des automobilistes plus compliquée qu’elle ne l’est.
Ainsi et au moment où les automobilistes du chef-lieu de la wilaya attendaient un plan de circulation digne de ce nom, ayant pour objectif de fluidifier et régulier le trafic, voilà que les services concernés, à savoir l’APC, la DTP et la police, viennent de «pondre» des plaques de signalisation qui n’ont ni queue ni tête. En effet, au niveau du boulevard Zemmour Arab, à un jet de pierre des sièges de la daïra et de la wilaya, des plaques de signalisation, indiquant qu’il est interdit de tourner à gauche afin de rejoindre la cité Ouest, ont été placées en catimini, dans la nuit de mardi à mercredi dernier. Ces panneaux, dont l’utilité reste à démontrer selon bon nombre d’automobilistes, « condamnent » carrément les habitants de ladite cité ainsi que ceux de la cité AADL, située juste en face. Ainsi, les riverains sont obligés de faire tout un détour à travers les quartier de Harkat, Draâ El Bordj, puis emprunter la déviation qui fait face à la Maison de la culture de Bouira et enfin remonter via la route qui mène vers le siège du commissariat central. C’est dire que ces plaques pénalisent les automobilistes plus qu’autre chose. D’ailleurs, les riverains tout comme les automobilistes se sont dits « désorientés » par ces nouvelles plaques. Vendredi après-midi, plusieurs automobilistes qui n’avaient pas pris connaissance de cette nouvelle mesure se sont faits rabroués par un agent de police placé juste devant le siège de la CASNOS. «À quoi ça rime cette histoire ? Ils placent des panneaux à tout va. Ceux qui ont décidé de cela n’ont aucune logique ! », tonnera un automobiliste qui venait de «griller» la plaque, avant d’être mis à l’amende par le policier. Il est vrai que l’utilité de ces plaques demeure très discutable, car ces dernières ne fluidifient en rien le trafic au niveau de cette importante avenue de la ville. Pis encore, elles créent ou plutôt elles déplacent les embouteillages vers d’autres artères, déjà fortement obstruées. D’ailleurs et pour rappel, une autre plaque de sens interdit, installée au niveau du quartier voisin de la cité des 130 logements, avait à l’époque, provoqué l’ire des automobilistes, et ce, pour les mêmes raisons. La résultante de ce panneau est que les automobilistes, notamment les riverains des quartiers des 120 et 130 logements, sont contraints de faire un détour de plus de deux kilomètres, dans le but de regagner leurs domiciles ou bien de rejoindre le quartier voisin de la cité Ouest, distant d’à peine 100 mètres. Et pendant ce temps-là que font les autorités ? Et bien, elles passent leur temps sur le plateau de la radio locale, soit à s’auto-congratuler sur l’«efficacité» de tel ou tel panneau placé ou bien à se justifier sur le retard de la mise en place effective d’un véritable plan de circulation pour la ville de Bouira. Dans une émission dédiée à ce sujet, le chef de la voie publique de la police, ainsi qu’un représentant de l’APC de Bouira, n’avaient de cesse de contourner les questions des journalistes, portant sur l’anarchie qui prédomine au niveau de la ville de Bouira et sur les retards concernant la mise en place d’un plan de circulation viable.
Des plaques appelées à être désinstallées, selon les services concernés
Dans le but d’en savoir d’avantage sur cette étrange installation, attache a été prise avec les principaux intéressés, à savoir le P/APC de Bouira, ainsi que les services de la police. Et bien selon les deux parties, cette plaque a été installée « dans la précipitation». Ainsi et de l’aveu même du maire de Bouira, M. Hakim Oulmi, «ce sens interdit n’a pas lieu d’être, car il gène la circulation plus qu’il ne la fluidifie », a-t-il admis. Notre interlocuteur nous a, par la suite, redirigés vers le chef de la voie publique de la police de Bouira. Ce dernier, interrogé sur le bien-fondé de ces plaques, nous informera que leur installation « n’est pas appropriée pour le moment ». Alors, pourquoi les avoir installées ? À cette question, ce responsable répondra : «Leur installation était prévue dans le futur plan de circulation. Ceci dit, entre temps, un autre projet d’une ouverture d’une voie visant à fluidifier le trafic au niveau du boulevard Zemmour Arab a vu le jour et devra être achevé dans quelques temps (…). En attendant la livraison de ce projet, nous comptons enlever cette plaque dans les plus brefs délais, pour la remettre une fois le projet de la déviation achevé», a-t-il indiqué. Enfin et pour être complet sur le sujet et selon des sources proches de la wilaya, ce quiproquo autour de ces plaques émanerait d’une mauvaise interprétation d’une directive du wali. Ce dernier avait affectivement préconisé l’installation de ces plaques de sens interdit, mais pas avant la livraison du futur contournement dudit boulevard.
Ramdane B.