L’histoire de Tala Amara revisité

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Dans le souci de préserver l’histoire et comprendre l’origine de l’appellation du village Tala Amara, sis à environ trois kms au sud-est de Tizi-Rached, l’association culturelle d’échange et de correspondance de la Maison de jeunes de Tala Amara a organisé avant-hier, soit le 23 du mois en cours, une journée d’étude sur l’écriture de l’histoire du village en question.

Les sages du village étaient conviés à une table ronde, afin de contribuer à cette reconstitution de l’histoire de leurs villages. Une opération tout à fait nouvelle et loin d’être facile, même pour ces pionniers bien déterminés. Les organisateurs ainsi que les conviés étaient prêts à relever le défit, dans le but d’atteindre l’objectif fixé. Pour ce faire et pour mener à bien ce projet, si cher pour ladite association mais aussi pour les habitants du village dont il est question, les organisateurs avaient placé tous leurs espoirs dans la mémoire des quelques vieux encore vivants, aujourd’hui. Tout en restant vigilant et lucide, afin de distinguer le vrai du mythe, le président de la Maison de jeunes en question, en l’occurrence M. Medjbeur, nous dira: « C’est un travail très important, car il est question de l’histoire de notre village. La survit et la préservation de son patrimoine de l’oubli dépend de ce travail mais aussi, il faut dire que le temps presse. Nous voulons, en fait, agir avant qu’il ne soit trop tard, surtout avant que les rares vieux encore vivants puissent témoigner et nous faire profiter de leurs savoirs ». Beaucoup de mythes, ajoutera-t-il, « entourent notre village. Du coup, impossible de distinguer le vrai du faux. Et c’est pour cette raison que nous avons organisé se genre de rencontre aujourd’hui. Nous espérons atteindre notre but ». Le premier point traité par les invités était, sans doute, l’appellation du village de Tala Amara. Ils veulent surtout mettre fin à ces divergences quant à ces différentes versions. Selon les présents, cette dénomination (Tala Amara) vient de la fontaine construite par les Turcs en 1690. Et comme l’eau est source de toute vie, les premiers habitants n’ont pas mis trop longtemps pour s’installer aux alentours de la fontaine en question. Par la suite, les organisateurs se sont attaqués au deuxième point, très cruciale, qui consiste en la détermination de la première famille qui s’est installée dans ledit village. Après un bref moment d’hésitation au sujet des trois familles, à savoir Bouzid, Askhelaoui et Ouyakoub, les vieux du village se sont finalement mis d’accord sur la famille Bouzid, considéré comme la première famille qui s’est installée au niveau du village. Pour le troisième point abordé il consiste à retracer les traditions et les mœurs du village avant le déclenchement de la révolution. Un point décisif, car il s’agit de la base même des traditions, au point où le débat était très vif et nourrit par ces sages, surtout concernant les dangers qui guettaient le village et la société en général. Le village en question parle du partage, même s’il y a peu à partager. Il y a une chaleur familiale mais surtout le respect. Le quatrième point traité dans cette table ronde consiste à connaître les premiers maquisards et les moudjahidine de la première heure. Sachant que ledit village avait donné 47 martyrs. Ce qui n’est pas rien ! Alors que l’autre point traité était le jour de l’indépendance, soit le 5 juillet 62. C’est vieux racontent qu’il y avait une liesse populaire grandiose et cela durant des semaines, et le village en question avait participé à ce défilé de masse. Puis l’assistance aborde un autre sujet, celui du lieu de Takhroubth Ou Sklaoui, un saint respecté par la population. En fin, le dernier point auquel ces présents avaient apportés des clarifications reste la place de Thazroust El Fatiha, sise à la place du village. Selon certains villageois, cette pierre est une météorite qu’est tombée vers les années 1770. Mais à défaut de faire des études importantes et poussées, personne ne peut affirmer ou infirmer les dires. D’autres parlent du saint du village qui avait lu la Fatiha du saint Coran à cet endroit, d’où son  appellation. Une chose est sûre, sur ce point, avant de ce prononcer ou de tirer des conclusions hâtives, il faut une étude rigoureuse qui sera menée par des spécialistes en la matière. Pour la clôture de cette journée qui restera dans l’histoire, les organisateurs ont promis que le fruit de leur travail verra le jour, tout en précisant que ces propos recueillis seront appuyés et comparés avec les rares documents historiques qui parlent du village, et c’est un travail qui sera publié.                      

               

  Y. Z.

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