La plus ancienne boîte aux lettres fonctionne toujours

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Les progrès technologiques notamment en ce qui concerne la communication sont arrivés à un tel point qu’actuellement tout est à la portée de la main et de l’œil avec la téléphonie mobile et l’ère de l’Internet où tout se transmet en un clic.Malgré tout cela, à Tizi-Gheniff, une curiosité attire souvent certains badauds notamment les plus jeunes à la vue de cette ancienne boîte aux lettres qu’accroche chaque matin à sa fenêtre le vieux tailleur dont l’échoppe a pignon sur rue.« J’ai maintenant soixante quinze ans et depuis que je m’en souviens, à l’âge de cinq ou six ans, quand j’accompagnais mon défunt grand-père au marché hebdomadaire, le samedi, cette boîte aux lettres existait car à l’époque mon défunt père était en France et son courrier était adressée au commerçant qui était là comme d’autres villageois récupéraient leur courrier chez les autres commerçants les plus connus comme Feu Hadj Hamidène Tantast, Mezioud, Palis ou Slimane Ouali car le facteur ne se rendait pas aux villages isolés qui ne disposaient que d’un chemin muletier tout au plus », nous confie ce septuagénaire qui, chaque fois, en passant par là ne cesse de se remémorer les temps inoubliables passés avec son défunt grand-père.Pour les plus jeunes, cette ancienne boîte postale qui fonctionne toujours à merveille démontre non seulement toute la confiance qu’entretiennent les villageois avec leur commerçant mais surtout celle qui existe entre eux d’autant plus qu’il s’agit surtout de leurs secrets et de leur intimité qui se trouve ainsi en pleine rue mais qu’aucun ne peut toucher.« Je suis originaire du village Meddah, je suis étudiant et je ne vous cache pas ma joie à la vue de cette ancienne boîte aux lettres qui est devenue un vrai vestige du passé. Beaucoup d’autres auraient pu être sauvegardées mais la bêtise humaine les a fait disparaître comme l’ancienne église « Saint Joseph » que l’on retrouve dans les anciennes photos ou la statue du soldat inconnu par exemple que notre génération et les autres à venir auraient eu le plaisir de connaître à l’instar de cette boîte aux lettres. Mais, maintenant, la plupart des gens préfèrent recevoir directement leur courrier à partir de leurs boîtes postales qu’ils paient à mille dinars l’année car la confiance a disparu maintenant », nous confie notre jeune interlocuteur.

Essaid  Mouas

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