«Notre village est complètement oublié. Toutes les promesses des autorités locales de prendre en charge nos doléances sont restées sans suite». C’est le constat amer de certains membres du comité du village d’Iouanoughène, situé à 6 kms à l’Est des Issers, qui vient de se réunir pour faire le bilan de ses différentes actions, dont le dernier le sit-in organisé devant la daïra, il y a trois semaines, et en préparer d’autres dans l’optique de faire aboutir leurs revendications à caractère social. Les autorités locales font preuve d’indifférence concernant le règlement définitif du problème d’AEP, a-t-on déploré. Les habitants ont toujours recours à une eau, souvent de qualité douteuse, qu’ils payent 1000 DA la citerne. Les villageois espèrent que tous les quartiers de ce douar montagneux, situé au Sud-est, sur la route de Timezrit, soient raccordés au réseau d’alimentation en eau potable. Ils réclament également le bitumage du tronçon de route qui relie leur douar au chef-lieu communal des Issers. La route est en si piteux état que les transporteurs en commun boudent la desserte de certains coins de ce village. «Rien n’a été fait pour faciliter la vie aux citoyens», dénonceront encore certains chefs de famille. Nos interlocuteurs déploreront encore l’absence du moindre centre de santé. Le seul dispensaire qui existait dans la localité fut fermé il y a plusieurs années, pour non-conformité. Pour une simple vaccination des nourrissons ou pour toute urgence, les habitants sont obligés de se déplacer jusqu’aux centres urbains environnants. L’on déplore également le manque d’éclairage public, les coupures fréquentes d’électricité et le problème de la rareté des bonbonnes de gaz, notamment en période hivernale. Tout en rappelant leur dernière entrevue avec les responsables de la daïra, au début de ce mois de mars, les membres du comité de ce village se disent mobilisés et déterminés à mener d’autres actions pacifiques, afin de faire prévaloir leur droit à vivre dignement avec le strict nécessaire.
Salim Haddou
