«Le statut particulier peut résoudre 75% des problèmes du secteur»

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Le secteur de l’éducation nationale qui a connu, cette année, plusieurs mouvements de protestation, risque de revivre le même scénario l’année prochaine. Tel est le constat fait par le conseil des lycées d’Algérie (Cla). «L’année prochaine, le même scénario se répétera et on recommencera à faire grève à cause des promesses mentionnées dans des PV, mais jamais tenues», a affirmé le président de cette entité syndicale. Pour lui, seul un statut particulier ficelé avant 2016 peut résoudre 75 % des problèmes de l’éducation en Algérie. «Seule une ouverture rapide et sérieuse du statut particulier des travailleurs de  l’éducation mettra fin à cette pagaille dans l’éducation qui dure depuis 2003, car comme on peut s’en rendre compte, tous les correctifs menés dans ce statut n’ont apporté que d’autres anomalies et injustices», a affirmé la même source. Pour assurer la stabilité dans le secteur de l’éducation, le président du Cla a lancé un appel aux parents d’élèves et à la société civile « pour réagir afin d’obliger les autorités à prendre en charge le plus tôt possible ce dossier » et pour la première fois en Algérie, « les parents d’élèves auront, selon lui, joué leur rôle pour sauver l’école publique du chao ». D’après lui, le nombre de postes prévus pour la promotion concernant les enseignants qui ont fini leur formation et ceux qui doivent se soumettre au concours et à la liste d’aptitudes témoigne du marasme vécu dans le secteur et la gravité de la situation à laquelle est réduit ce même secteur. Selon la même source, pas moins de 104 143 enseignants bénéficieront automatiquement d’une promotion sans recourir au concours ou à la liste d’aptitude. Ce nombre, a-t-il dit, concernera les 45 000 postes de promotions automatiques pour l’année 2015, annoncés par la Tutelle pendant trois ans mais plus des 2/3 (104.143) des 135 000 postes de promotions seront réservés automatiquement à ceux ayant déjà effectué leur formation avant ou après 2012 et ceci avant 2015. Pas moins de 116 535 nouvelles promotions possibles attendront toujours, car ils devront concourir pour 0 postes du fait que  les postes de promotion seront pris, et ce, grâce aux acquis arrachés par ceux ayant déjà bénéficié d’une formation. Ce qui revient à dire que les enseignants ayant suivi une formation avant et après 2012 seront régularisés. Néanmoins, d’autres problèmes pointeront à l’horizon, notamment dans le statut particulier d’avant 2016 puisqu’il ne restera plus que 30 153 postes de promotion pour les années scolaires 2015/2016 et 2016/2017, tous paliers confondus, ce qui constitue un nombre infime, car aux 116 535 postulants aux postes de promotions, il faut ajouter les ayant droits des années scolaires 2015/2016 et 2016/2017. « Les 104 143 enseignants doivent, dès cette année, être satisfaits  mais pour les satisfaire, la Tutelle devra piocher dans les 135 000 postes, alors il ne restera presque plus rien pour les deux années suivantes », a-t-il encore expliqué.

L.O.Challal

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