Ath Abbas prend des couleurs

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C'est un tort que de ne pas faire une virée dans la région des Ath Abbas, qui englobe trois communes: Ighil Ali, Boudjellil et Aït R'zine, situées toutes au Sud-ouest de la wilaya de Béjaïa ! Il y fait très beau.

Un décor printanier y est « installé » par Dame nature au grand plaisir des amoureux de la nature. De la verdure à perte de vue, et des prairies bariolées aux couleurs des fleurs…Un spectacle splendide. Les fleurs des différents arbres fruitiers se sont écloses, et le spectacle est plus qu’enchanteur! Parmi ces arbres, il y a ces amandiers, qui, comme accrochés aux flancs des différents versants, parcourent ces contrées escarpées et juchées sur des buttes et autres collines! En effet, si vous visitez cette région de bout en bout avec une voiture de préférence, vous serez charmés par ces centaines d’amandiers plantés depuis des lustres et qui donnent du plaisir à voir avec leurs fleurs blanches rosées. Du village de Tigrine jusqu’à Ighil Ali en passant par Ath Wihdane, Ath Sassi, Azrou, pour ne citer que ces localités, des centaines d’amandiers vous « accueillent » au fur et à mesure que vous avanciez! Une halte s’impose d’elle-même pour pouvoir apprécier de près ces arbres aux fruits oléagineux. A l’entrée des Ath Sassi, les amandiers y pullulent. Une odeur agréable de fleurs emplit les lieux en « enivrant » le nerf olfactif ! Tous vos organes sensoriels sont « invités » à participer à cette kermesse de la nature. Les yeux, le nez et les oreilles. Ces dernières sont emplies de bourdonnements d’abeilles ouvrières qui butinent d’une fleur à l’autre, donnant ainsi un tableau en mouvement. Et c’est une aubaine pour les apiculteurs, qui ne se font pas prier pour déposer leurs ruches près des amandiers pour que les « ouvrières » leur fabriquent du miel à la saveur d’amande. Ici, dans les parages, il n’y a pas lieu aux apiculteurs de la région d’Ath Abbas de s’inquiéter pour leur cheptel apicole, car les arbres fruitiers ne sont pas traîtés aux pesticides. Tout est naturel, ici…comme avant! Faut-il souligner que les abeilles sont très fragiles et vulnérables devant les pesticides. Dans quelques mois, à l’automne, ces centaines d’amandiers auront donné des dizaines de quintaux d’amandes douces au grand bonheur des propriétaires. La qualité gustative des amandes cultivées dans la région de l’Aarch n’Ath Abbas est irréprochable. Cette culture n’a pas besoin d’investissement, car les amandiers sont résistants et n’ont nullement besoin de beaucoup de soins. La récolte d’amandes est destinée, ici, à la consommation familiale. Néanmoins, quelques-uns des ces propriétaires commercialisent certaines quantités pour en tirer de bons profits quand même. Lorsque l’on sait que les amandes sont vendues à partir de 600 DA/kg. Ce n’est pas rien de tout ! Nous avons en mémoire ce vaste champ, planté de centaines d’amandiers, situé à environ 5 Kms de la sortie Sud du village Tigrine, dans la commune de Boudjellil. Ce lieu nommé « Lebhar Ivarqaq » est un véritable éden. Ce fut la période de récolte, et la production fut exubérante. N’en évoquant pas le goût exquis des amandes, qui titillaient le palais. Ce n’est pas seulement le village de Tigrine qui regorge d’amandiers, mais ce sont tous les villages d’Ath Abbas qui en possèdent un nombre imposant de ces arbres fruitiers. Comme la région est une zone montagneuse, il n’y a, entre autres, que la filière de l’arboriculture qui lui sied bien. À ce titre, est-il crucial de soulever que la culture des amandiers pourrait constituer une rente colossale pour la population d’Ath Abbas, eu égard au verger imposant qu’elle recèle. Les propriétaires de centaines d’amandiers de cette région, qui fut le royaume d’Ath Abbas, gagneraient à développer cette filière et à s’organiser en créant une coopérative afin de labelliser ce produit du terroir et le commercialiser! Nous refusons, désormais, de qualifier cette contrée aux multiples potentialités de déshéritée, car elle a tous les atouts pour juguler la léthargie et le marasme dans lesquels elle s’est confinée! 

Syphax Y.

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