La grève à laquelle a appelé le syndicat des praticiens de la santé publique de l’établissement public de santé de proximité (EPSP) des Ouacifs a été gelée, hier, après une assemblée générale tenue dans la matinée, à la polyclinique de la ville. Il est à noter que beaucoup d’encre a coulé sur ce débrayage prévu pour la journée d’hier. Les revendications principalement mises en avant sont : la réintégration du coordinateur des activités médicales dont l’administration a mis fin aux fonctions, la reconnaissance du bureau local du syndicat, l’arrêt immédiat des entraves aux libertés syndicales, l’arrêt de toutes formes d’ingérences dans le fonctionnement de l’établissement de santé et la prise en charge de toutes les revendications restées en suspens. Contacté par nos soins, le président local du syndicat, Dr Imadouchene, se dit satisfait jusque-là confirmant que la grève était bel et bien gelée puisque « la quasi-totalité de nos revendication ont été satisfaites ». Dr Makhlouf Ahmed, un autre responsable de syndicat, enchaînera : « Le directeur de l’EPSP Ouacifs n’a pas respecté la réglementation. Le directeur n’avait pas eu le droit de mettre fin à mes fonctions en tant que coordinateur et c’est à la commission paritaire de se prononcer sur ce cas ». Lui emboitant le pas, Dr Imadouchene ajoutera : « Le directeur n’a pas respecté les directives du SG du ministère de la Santé ». Quant aux libertés syndicales, le même syndicaliste accuse le premier responsable de l’EPSP d’entraver l’activité syndicale : « Comment se fait-il que l’un de nos confrères soit intimidé par un directeur ? ». De son côté le directeur de l’EPSP, M. Ammarkhodja Nassredine, réfute quant à lui, toutes les accusations portées contre sa personne et s’en défend catégoriquement : « Juste après mon installation en tant que directeur de cet établissement, il y a un an, et après avoir pris connaissance des caractéristiques et des spécificités de l’environnement interne et externe, nous avons mis en place une stratégie et une méthode managériale adaptée, en tenant compte des indicateurs de gestion, afin de tracer une feuille de route dont l’objectif est la normalisation du fonctionnement de l’EPSP dans ses différents aspects et la régularisation des différentes situations pendantes. Celles-ci consistent entre autres en l’assainissement des carrières et des rappels de diverses corporations, chose faite aujourd’hui. Et le personnel a reçu son dû ». Concernant le point relatif à l’entrave aux libertés syndicales, M. Ammarkhodja nous rétorquera : « Dans l’optique d’appliquer la feuille de route de Monsieur le ministre, en instaurant un climat de travail serein et une gestion participative, basée essentiellement sur le dialogue et la concertation avec les différents partenaires sociaux, entre autres, SNAPAP, SAP, UGTA et bien évidemment le SNPSP, notre administration n’a ménagé aucun effort pour concrétiser cet objectif afin de maintenir un climat de travail sain et harmonieux et éviter toutes formes de contestations. Pour cela, des réunions régulières ont été tenues avec ces derniers, malgré le grand retard accusé par l’établissement dans différents volets de gestion ainsi que le paramètre d’échéance…». A propos des intimidations, le même responsable dira que cette strategie doit obéir à l’esprit de la réglementation, à un respect mutuel et à une confiance réciproque : « Si j’étais coupable d’entraves à l’exercice du droit syndical, j’aurais pu profiter du sit-in tenu le 26 janvier dernier devant l’administration pour mettre fin aux fonctions de médecins coordinateurs et bien d’autres praticiens occupant le poste supérieurs et ayant participé à ce rassemblement, sachant bien que ces derniers sont tenus par l’obligation de réserve en leur qualité de collaborateurs et représentants du directeur au niveau de leurs structures respectives, et ce même en cas de grève nationale ! ». Il expliquera encore : « Car ils sont tenus par les prérogatives que leur délègue le chef de l’établissement de lui transmettre toutes les informations concernant le taux de suivi, le service minimum…». Dans le même ordre d’idée, le directeur souligne une ambigüité dans la lecture des textes et dira que celle-ci fera l’objet d’éclaircissement de la part de la fonction publique dans les jours à venir : « Nous avons saisi la fonction publique pour trancher et pour situer les responsabilités de chacun », a-t-il conclu.
M.Z