L’association d’aides aux enfants autistes de la wilaya de Béjaïa a organisé hier, de 9 heures à midi, au niveau de son siège sis sur le boulevard Hassiba Ben Bouali, sur la route de l’université des ateliers d’orientation et de sensibilisation sur l’autisme au profit des mamans d’enfants autistes. L’objectif étant de faciliter la prise en charge de ces enfants à la maison et d’apprendre aux mamans le bon comportement à avoir face à ce handicap. Elles sont en effet un acteur important dans la thérapie, souligne M. Sofiane Yakouben, président de l’association. Cette dernière qui active depuis quelques années déjà et qui a pour slogan « Passer d’un monde à l’autre » s’est donné pour mission l’accompagnement et le soutien des parents en détresse, pour une bonne prise en charge de leurs enfants autistes. Son but, qui est non lucratif, déclare son président, est d’éviter ou du moins de limiter aux parents, aux revenus souvent dérisoires, des voyages jusqu’à Alger pour des séances d’éducation qui ne dépassent pas 45 minutes. La vingtaine de femmes qui ont participé hier aux ateliers d’orientation et de sensibilisation sur l’autisme auront, au moins, une idée sur l’attitude à avoir devant un enfant autiste pour l’aider à passer, selon les termes de M. Sofiane Yakouben, psychologue spécialiste en analyse des comportements scolaires des enfants autistes, de l’état spécifique des troubles mentaux à celui de personnes normales. Le problème des enfants autistes, déclare une maman en colère, « est que nos enfants sont totalement oubliés dans ce pays. Ils n’ont même pas le droit d’être scolarisés normalement ». En effet, aucune loi ni aucun texte n’obligent un directeur d’école à inscrire un enfant autiste dans son école. Ou si ces textes existent personne ne semble vouloir les mettre en application. Quand un directeur d’école accepte de scolariser un enfant autiste, le plus souvent, il le fait par humanité ou simplement pour être agréable avec les parents de l’enfant autiste. Il arrive aussi que le directeur inscrive l’enfant autiste mais l’enseignant le refuse dans sa classe sous prétexte qu’il dérangera les autres élèves bien que l’enfant soit accompagné par une auxiliaire de la DAS. Or, la thérapie essentielle, selon les spécialistes en la matière, est justement d’intégrer les autistes dans une classe ordinaire pour qu’ils imitent les autres enfants et non de les regrouper entre eux.
B. Mouhoub